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0416020/12/1953CHATELLERAULT

LES SYNDICATS FO DE LA MANU CONTRE L'ATTRIBUTION DE COMMANDES D'ARMEMENT AU SECTEUR PRIVÉ

Jeudi soir, les membres des syndicats Force-Ouvrière de la Manufacture (agents de maîtrise, techniciens, ouvriers, administratifs) s’étaient réunis en assemblée générale, à la Redoute.

M. Ménard, secrétaire général de l’Union départementale, présidait cette réunion. En ouvrant la séance il situa le problème de la Manufacture, tel que le Syndicat FO l’a déjà fait, ainsi que nous l’avons relaté à l’occasion de diverses réunions. Il expliqua pourquoi l’union des différentes centrales syndicales n’avait pu se réaliser sur le plan local autour de ce grave problème. Il fit également part des inquiétudes du Syndicat FO, au sujet de la menace de la cession de l’annexe de la Brelandière à une usine privée, opération qui menace en effet le statut des ouvriers de la manufacture.

M. Paulet, secrétaire des syndicats FO de la Manufacture, devait faire au cours d’un long exposé, l’historique de l’action menée tant sur le plan national que local pour la défense de la Manufacture.

Il fit entre autres, état du rapport adressé par la Fédération à la Commission de la Défense nationale sur la situation générale des Établissements d’État et du rapport adressé par le Syndicat local à M. Abelin, sur les possibilités de fabrication de la Manufacture de Châtellerault.

Il s’éleva avec force contre l’octroi de crédits importants accordés au secteur privé pour l’exécution de commandes d’armement alors que les établissements d’État, mis en veilleuse, pourraient fort bien exécuter ces travaux. Il fit état de l’argument souvent fourni pour justifier l’attribution de commandes au secteur privé et qui est le suivant : « Les entreprises privées travaillent à beaucoup moins cher ». A cela M. Paulet répond que c’est exact, mais que la Manufacture pourrait faire de même si les frais généraux considérables étaient réduits.

Il est incontestable que d’importantes réformes pourraient être faites dans l’intérêt de l’État, dans ses établissements. C’est pourquoi le syndicat FO a demandé qu’avant toute décision soit prise, une commission d’enquête parlementaire vienne sur place et examine avec les techniciens, cadres et ouvriers les possibilités de la Manufacture. Enfin, M. Paulet, avoir avoir défini les modalités qui avaient été prévues pour les licenciements, souligna l’urgence d’un problème à résoudre : celui de la Brelandière.

« Il semble bien, a-t-il déclaré en substance, que l’on soit en train de préparer la cession de l’annexe de la Brelandière au secteur privé, afin d’y faire exécuter des commandes « off shore ». Cette opération a d’ailleurs déjà été pratiquée ailleurs.

M. Paulet insiste sur les inconvénients de cette opération dans les même termes que M. Ménard et il définit l’attitude du Syndicat FO devant ce nouveau problème.

Ainsi que nous l’avons relaté,le syndicat FO a demandé au maire de réunir de toute urgence le Comité général de défense de la Manufacture, créé au début de ce mois, à l’issue de la réunion qui s’est déroulée à l’Hôtel de ville, afin d’examiner le problème. M. le Maire a fait savoir que cette réunion pourrait avoir lieu le lundi 28 décembre, après dîner, le Conseil municipal se réunissant probablement dans l’après-midi.

Une motion

M. Ménard, secrétaire général de l’Union départementale, clôtura la réunion en proposant la résolution suivante, qui fut adoptée à l’unanimité :

«  Les Syndicats Force-Ouvrière (ouvriers, agents de maîtrise, techniciens et administratifs) de la Manufacture, réunis en assemblée générale le 17 décembre, après avoir entendu un exposé de M. Paulet sur les projets de licenciement et l’action engagée, protestent contre la répartition des crédits d’assainissement, affirment que l’exécution du matériel d’armement doit être réservée par priorité aux usines d’État, aucune réduction d’activité de celles-ci ne devant avoir lieu tant que des commandes continueront à être confiées au secteur privé ; font confiance à leurs bureaux pour continuer leur action dans le même sens et sous la même forme, jusqu’à complète satisfaction, c’est-à-dire jusqu’à ce que le principe des licenciements soit abandonné en dehors de tout transfert même partiel au privé ».

Notons que M. Ménard fit également le compte-rendu de son entrevue récente avec M. Clément, secrétaire général national FO de la Fédération des Travailleurs de l’État.

 

 

le 09/05/2021 à 17:48

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

manufacture, licenciements

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