0417530/01/1954POITIERS
Voici le texte de l’ordre du jour qui a été pris par CGT-FO et qui sera transmis à M. le Préfet, aux Parlementaires et au président du Conseil général de la Vienne :
« La Commission exécutive de l’Union départementale des syndicats « Force Ouvrière » de la Vienne, élargie aux secrétaires de syndicats, faisant abstraction de tous les autres problèmes « qui la préoccupe et étudiant tout particulièrement le problème » de la fixation du salaire minimum interprofessionnel garanti.
« Se félicite que la Commission supérieure des Conventions collectives ait pu, malgré l’opposition patronale, mener à bien l’une des missions que lui avait confiée la loi du 11 février 1950, à savoir l’étude de la composition du budget-type.
« Constate que la valorisation de ce budget-type a démontré la justesse des revendications formulées par les organisations ouvrières et tout particulièrement par la Confédération « Force Ouvrière ».
« Dénonce le sabotage des travaux de la Commission supérieure par les représentants du patronat, de l’agriculture, des artisans, des petites et moyennes entreprises et des entreprises nationalisées. Il proteste contre le sens donné par ces derniers au rôle de la Commission. (Le vote de M. le Président de la section sociale du Conseil d’État est un sûr garant des prérogatives de la Commission).
« Condamne la conception des employeurs visant à faire du budget-type le détail des besoins incompressibles de la personne humaine, c’est-à-dire du minimum nécessaire au maintien de la vie.
« Considère que le devoir du gouvernement doit être d’assurer à chaque Français vivant de son travail un salaire vraiment décent. Faute d’un salaire garanti mensuel, le salaire fixé doit se référer à la durée du travail, proche d’ailleurs de la durée réelle. Il doit s’inspirer également des réalités économiques et admettre, ce qui n’est plus guère discuté, que le coût de la vie en province est égal à celui de la région parisienne.
« Affirme que l’octroi d’une rémunération décente peut être supporté pour tout ou partie par le patronat et le reste pour la distribution sans que les prix de détail n’en répercutent le coût.
« En conclusion, l’Union départementale « Force Ouvrière » de la Vienne,
« Demande instamment que les conclusions de la Commission supérieure des Conventions collectives, gages de concorde sociale indispensable au relèvement économique du pays, soient prises en considération par le gouvernement.
« Réclame en conséquence la fixation rapide d’un salaire minimum interprofessionnel garanti,
- Basé sur 173 heures par mois ;
- Commun à tous les pays sans abattement de zone ;
- Assurant un chiffre de ressources mensuelles incompressibles de 25.166 francs soit, compte tenu de la cotisation ouvrière à la Sécurité sociale et de la surtaxe progressive (sur les bases connues), un revenu brut mensuel de 27.666 francs.
« Demande aux Pouvoirs publics de signaler au Gouvernement le profond mécontentement de la classe ouvrière de notre département et son désir de la voir répondre à ses aspirations.
« Demande aux élus du département de se faire ses interprètes au Parlement.
« Rappelle enfin que, partisane de négociations, elle ne rejette pas pour cela l’action directe lorsque celle-ci se justifie.
« Elle espère que, consciente des intérêts généraux du pays, le gouvernement et le parlement sauront comprendre à temps qu’ils ne peuvent continuer à cautionner l’exploitation de la majorité de la nation par une minorité de possédants ».
le 10/05/2021 à 17:22
Source : Le Libre Poitou
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