0421118/02/1911POITIERS
Samedi dernier, la Bourse du Travail a donné sa fête annuelle dans les salons de l’Hôtel de ville.
Dès neuf heures, la salle était presque comble lorsque le dévoué secrétaire général prit la parole pour excuser – il y avait beaucoup d’excuses – de nombreuses personnalités marquantes, de ne pouvoir assister à cette fête de solidarité.
Il regrette également l’absence du camarade Duquet qui devait faire une conférence.
Des personnalités marquantes présentes, il y en avait si peu, que parmi la foule qui se pressait dans toutes les salles, elles disparaissaient complètement.
« L’Union Poitevine » fit entendre ses meilleurs morceaux de son répertoire.
Les artistes qui prirent part au concert eurent tous un véritable succès. M. Gazanove, à la voix chaude et ample, au geste hardi, fut fort applaudi ; M. Bouland, l’amateur châtelleraudais bien connu excita l’enthousiasme de tout l’auditoire et fut rappelé plusieurs fois sur la scène. M. Tétard, au timbre sonore et nuancé, fut très applaudi.
M. Rouleau, en ses hilarantes transformations, excita les vifs applaudissements de l’auditoire.
Enfin Mme Rousseau sut se faire apprécier par tous et les bravos de la salle ne lui ont pas été ménagés.
Nous devons féliciter tout particulièrement M. Bonnet, professeur de musique qui a, si admirablement accompagné tous les interprètes.
Vers minuit commençait le bal fort animé qui ne prit fin qu’au lever du jour.
Avant de clore ce compte-rendu très succinct, nous voulons protester contre toutes les malices de gens sans scrupules et mal informés qui répandent tous les ans contre la fête de la Bourse du Travail, les plus ignobles mensonges, les plus viles calomnies
Parce que ce sont des ouvriers qui se trouvent ainsi réunis en famille ; des quarterons de bourgeoillons, pour la plupart de petits fonctionnaires, tout au plus bons à lécher le c…, la botte de leurs maîtres de la classe bourgeoise, cherchant à couvrir de boue les travailleurs qui se pressent en foule à la fête, afin d’expliquer leur abstention où leur place est pourtant toute marquée.
Ces gens, mal avisés et mal intentionnés en seront pour leurs vilénies. Les bourgeois savent toujours se faire cirer leurs bottes par ces lèches-c…, quant aux travailleurs ils sauront, quand il le faudra, leur renverser leurs ordures sur la tête.
« Le Zèbre »
le 13/05/2021 à 14:03
Source : Le Socialiste de la Vienne
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