CGT

Se connecter

Dimanche dernier, 4 mai, à 9 h. 1/2 du matin avait lieu salle Chauchet une importante réunion des ouvriers des scieries mécaniques de Châtellerault. Depuis quelques temps en effet, l’Union des syndicats s’était émue des véritables salaires de famine touchés par ces honnêtes travailleurs ; à plusieurs reprises de malheureux père de famille se sont même vus dans la triste et pénible obligation de solliciter un secours de la municipalité pour nourrir leur nombreuse famille.

Fatigués d’être aussi durement exploités par les vautours capitalistes et internationalistes de notre ville – qui ont encore le toupet d’affecter un certain libéralisme – les ouvriers des scieries avaient en grand nombre répondu à la convocation.

Les délégués de l’Union des syndicats leur exposèrent clairement l’utilité et la nécessité de se grouper et de s’organiser pour lutter victorieusement contre l’exploitation patronale. Faisant ensuite allusion à la récente grève du bâtiment, ils assurèrent aux ouvriers des scieries qu’eux aussi, le jour où ils poseraient leurs revendications, pouvaient compter sur le concours moral et pécuniaire des autres syndicats des différentes corporations.

Après avoir entendu ces explications les ouvriers présents décidèrent de constituer immédiatement un syndicat qui prit pour titre : « Syndicat des scieurs-mécaniciens et parties similaires » et réclama son adhésion à la Fédération des Travailleurs du Bois.

On nous affirme que l’annonce de cette nouvelle organisation mit en forte colère certain gros exploiteur des scieries mécaniques qui déclara bien haut : « Ah ! C’est comme çà ! Eh bien ! Nous f…. les plus enragés à la porte ». Parole bien imprudente, trop irascible patron car, pour nous servir d’une expression chère à votre excellent ami Duvau, ce syndicat n’est point constitué par « cinq individus munis d’un timbre en caoutchouc » et vous pourriez bientôt apprendre à vos dépens ce qu’est la solidarité ouvrière.

Bing.