0421916/12/1911CHATELLERAULT
Il existe à la Manufacture, tout le monde le sait, une quantité de syndicats, 5 en tout, en comptant le plus récent, celui des temporaires, sur lequel nous reviendrons dans une prochain article.
Nous allons nous occuper aujourd’hui du syndicat dit des professionnels, fondé il y a cinq années par quelques ambitieux et gourmands d’honneurs et cela au lendemain de la fusion de deux organisations déjà existantes réunies sous le titre de « l’Union syndicale du personnel civil ».
Dans les congrès annuels de cette grande Fédération nationale des professionnels (il y a cinq établissements dans cette fédération sur 31 que comptent les établissements de la Guerre), l’on reprenait les désidératas proposés par le personnel civil, avec un peu de surenchère, cela va de soi.
Cette année, avant le départ pour le Congrès, les délégués convoquèrent tous les adhérents ; vinrent-ils tous ? Je l’ignore et la riche caisse de cette organisation ne pouvant payer les frais du voyage à Paris, tout en comptant les 50 fr votés par la municipalité, on fit appel à la bourse des 34 membres présents qui versèrent chacun 0 fr 50 ; voilà nos délégués à Paris. Cela se passait avant le 25 novembre – jour où devait avoir lieu dans les établissements de la Guerre l’élection des délégués du personnel civil à la Commission mixte.
Dans ce congrès des professionnels ont pris une grave, très grave décision : l’on ne présenterait pas de candidats et l’on engagerait tous les adhérents à voter blanc pour faire échec à l’autre fédération. L’on posa dans l’intérieur de l’établissement des affiches magnifiques. Le président de la section de Châtellerault alla trouver le président des immatriculés et lui proposa la géniale combinaison comme l’indiquait l’affiche, c’est-à-dire que les deux syndicats feraient cause commune, mais cela ne fut pas accepté. Nos professionnels se creusèrent le cerveau et une idée lumineuse, extraordinaire, fantastique surgit : on ferait ce qui n’avait jamais été fait, on distribuerait à la porte des bureaux de vote des bulletins blancs.
Le résultat du vote s’en ressentit, car nos camarades Bélier, Lucain et Barthelon obtinrent 858 voix, soit 232 de plus qu’il y a trois ans et les bulletins blancs furent, en déduisant les immatriculés et les postulants, au nombre de 242, soit 30 ou 35 suivirent la ligne de conduite indiquée par leur syndicat et les derniers échos sont les suivants :
Un nombre d’adhérents mécontents pour de multiples raisons demandèrent leur inscription à l’autre syndicat, si bien qu’à la réunion de samedi dernier, où les délégués rendaient compte de leur mandat, ils étaient 20 assistants.
Allons ! Il y a déclenchement ; les ouvriers se reprennent et ne formeront bientôt plus qu’une seule et unique organisation.
Ercey.
le 14/05/2021 à 13:47
Source : Le Socialiste de la Vienne
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