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Profitant de son passage à Poitiers, le camarade Le Guennec faisait réunir ses anciens collègues, les cheminots, samedi 7 décembre à 8 heures et demie du soir, salle Rivaud près de la gare. Il fit longuement l’exposé des efforts dépensés depuis plus de 20 ans pour organiser les travailleurs du rail en vue de conquérir un peu mieux de bien-être.

Après avoir raconté les tentatives de grève de 1889 et 1898, il fait le récit des évènements d’octobre 1910.

« Ce fut, dit-il, un véritable mouvement animé par un grand souffle de révolte. Les cheminots ont prouvé qu’ils étaient capables des plus grands audaces et que le jour n’est peut-être pas éloigné où ils sauront utiliser les moyens dont ils disposent pour prendre leur revanche des échecs passés et renverser du même coup la maudite société qui maintient leur classe dans l’esclavage.

Il continue en stigmatisant les auteurs conscients et inconscients des divisions qui existent parmi les agents des chemin de fer depuis la grève.

« Le fédéralisme intégral pourra seul, dit-il, mettre un terme à cette situation malheureuse, en donnant aux individus et aux groupement le maximum d’autonomie compatible avec les nécessités d’organisation ».

Un ordre du jour est adopté à l’unanimité, résumant la conférence, clôture cette bonne réunion. Les camarades présents se séparent en acclamant la Fédération des cheminots et la Confédération générale du travail.