0422521/12/1912POITIERS
Le syndicat typographique de Poitiers (112e section) de la Fédération française des Travailleurs du Livre a, dans sa dernière réunion tenue à la Bourse du Travail, voté à l’unanimité les deux ordres du jour suivants :
En présence de la gravité des évènements qui ensanglantent les Balkans, en présence des haines de races déchainées parmi les peuples en conflit, devant les dangereuses compétitions des chancelleries qui préparent des annexions territoriales et, sous l’influence des convoitises financières, une guerre européenne peut éclater d’un moment à l’autre.
Une telle conflagration serait la cause de la plus horrible catastrophe pour l’Humanité toute entière et pour le prolétariat européen en particulier ;
Outre les irréprochables désastres qui accableraient les familles et les ruines qu’elle accumulerait, elle anéantirait pour un demi-siècle l’effort d’organisation du monde ouvrier ;
Pour tous ces motifs, la 112e section de la Fédération du Livre affirme énergiquement son hostilité contre la guerre ;
Examinant ensuite la situation créée aux instituteurs et aux fonctionnaires par les mesures prises par le gouvernement de la République ;
Regrettant l’imprévoyance et la négligence du Parlement, qui n’a pas osé prendre la responsabilité d’une solution en ce qui concerne le projet de statut des fonctionnaires, à l’étude depuis plusieurs années ;
Attribuant à cette imprévoyance la grave perturbation actuelle et l’anarchie générale qui a provoqué de légitimes mécontentements ;
Attribuant également à l’intervention abusive des parlementaires le favoritisme contre lequel protestent à bon droit les instituteurs et les fonctionnaires ;
Reconnaissant enfin, si les mêmes serviteurs de l’État ont d’incontestables devoirs à remplir envers la Nation, aussi longtemps que l’État conservera le monopole de l’Enseignement, qu’ils ont aussi des droits à faire respecter comme les autres citoyens ; à cet effet, la forme de l’association syndicale leur est nécessaire pour défendre et protéger leurs intérêts professionnels et pratiquer leurs sentiments de solidarité ;
Pour tous ces motifs, la 112e section de la Fédération du Livre s’associe aux protestations des instituteurs et des fonctionnaires et réclame pour eux la faculté de bénéficier de la loi de 1884 pour la défense de leurs intérêts professionnels et économiques.
le 14/05/2021 à 18:17
Source : Le Socialiste de la Vienne
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