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Samedi dernier 8 février, la Bourse du Travail de Poitiers donnait sa fête annuelle dans les salons de l’Hôtel de ville, mis gracieusement à la disposition des organisateurs.

Comme toujours, une foule énorme se pressait dans l’immense salle des fêtes où nous avons remarqué M. Morain, maire de Poitiers entouré d’un grand nombre de conseillers municipaux ; M. Rasquier, avocat-conseil de la Bourse du Travail ; M. Guérin, secrétaire particulier du Préfet délégué ; M. Sadoul, secrétaire de la Fédération socialiste de la Vienne et Mme Sadoul ; M. Claussat, député socialiste du Puy-de-Dôme et Mme Claussat, M. Turpain, professeur à la Faculté et de nombreux représentants de l’enseignement de Poitiers.

L’ouverture de la fête fut faite par l’Harmonie, l’Union Poitevine, sous l’habile direction de M. Lucien Thibault.

Le secrétaire de la Bourse du Travail présente notre camarade Cleuet, secrétaire général de la Bourse du Travail d’Amiens, conseiller général de la Somme.

Toute de suite notre ami entre dans son sujet, il dit à nos camarades tout l’avantage qu’il y a pour la classe ouvrière à se grouper en syndicats.

Il faut, dit notre camarade, que de même que vous vous assurez contre l’incendie, contre la maladie dans les sociétés de secours mutuels, que vous assuriez également votre salaire qui est la source même et la garantie de toutes les autres assurances que vous pourriez contracter.

Il ne suffit pas pour garantir un salaire d’adhérer simplement à son syndicat, il faut encore que le syndicat adhère à son tour à sa fédération de métier ou d’industrie et à la Confédération Générale du Travail, parce que l’ouvrier n’a pas seulement besoin de savoir ce qui se passe dans son milieu, dans sa ville, il faut aussi qu’il sache ce qui se passe dans toutes les villes de France et de l’étranger.

Il a besoin de connaître l’évolution de l’industrie et le mouvement des salaires de tous les pays, pour qu’il soit fixé en vue des décisions à prendre dans certains cas, de façon à coordonner ses efforts avec ensemble, soit qu’il s’agisse d’une augmentation de salaire, de l’application des lois de protection ouvrière, diminution des heures de travail, repos hebdomadaire, hygiène, salubrité des ateliers et des habitations, campagne contre l’alcoolisme, etc.

Les applaudissements qui soulignent la péroraison de notre ami lui ont prouvé qu’il avait été compris.

Après une partie de concert des mieux réussie ce fut le grand bal si impatiemment attendu qui ne prit fin qu’à 7 heures du matin.

Chacun se quitte en se donnant rendez-vous pour l’année prochaine.

Le secrétaire, Audinet.