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0424022/11/1913CHATELLERAULT

CONGRÈS DES SYNDICATS DE LA VIENNE

Le dimanche 9 novembre étaient réunis en congrès à la Bourse du Travail de Châtellerault les délégués de tous les syndicats de la Vienne à l’effet de constituer leur « Union départementale » en application des décisions du Congrès confédéral du Havre du 23 septembre 1912.

A l’appel du bureau de la Bourse du Travail de Châtellerault, 42 délégués de syndicats avaient répondu, des points les plus opposés du département.

Nos camarades de Châtellerault, fiers à juste titre du splendide immeuble mis à leur disposition par la municipalité, firent aux délégués l’accueil le plus chaleureux et le plus cordial, comme il est du reste de tradition dans cette ville essentiellement ouvrière.

Nous devons à la vérité de dire que ce n’est pas sans une certaine pointe d’émoi que nos camarades de Poitiers firent la visite de la Bourse du Travail de Châtellerault, située en plein centre près des promenades, ils étaient émerveillés du confortable de toutes les salles, salles de réunion, salles de commission, bibliothèque largement éclairée par de grandes fenêtres donnant sur une vaste cour-jardin plantée d’arbres avec, à l’entrée, le logement du secrétaire.

Les réflexions de nos camarades de Poitiers, obligés par ce qu’ils voyaient de faire une comparaison avec que l’on appelle ici la Bourse du Travail n’étaient pas précisément en faveur de celle-ci.

C’est en effet une véritable dérision de voir de quelle misérable façon la classe ouvrière de Poitiers est installée. Mais revenons au congrès.

Le bureau est ainsi composé : Président, Audinet, secrétaire de la Bourse du Travail de Poitiers ; assesseurs, Rideau, secrétaire de la Bourse du Travail de Châtellerault ; Jourdeau, délégué des syndicats de Loudun ; secrétaire, Jobard, délégué des typographes de Poitiers.

Le camarade Audinet ouvre la séance à 9 h. 1/2 après avoir rappelé le but du Congrès et l’utilité de l’Union départementale des syndicats de la Vienne que le congrès avait justement pour mission d’organiser, il explique les avantages matériels et moraux de cette Union qui aura pour objet de faire rayonner le propagande syndicale sur l’ensemble du département, il donne des détails précis sur les localités où il est urgent de porter les efforts de l’Union. Il cite certains endroits où des femmes travaillent soit à le lingerie ou à la petite bonneterie pour des salaires dérisoires et obligent souvent pour ne pas dire toujours les ouvrières travaillant en ateliers de subir des conditions de salaires de plus en plus réduits au moment même où on essaye de réglementer le travail à domicile, il est indispensable de créer un lien – dans ces milieux qui n’ont pas encore été touchés par la propagande – qui unisse les victimes de de genre d’exploitation, et ce lien c’est le syndicat.

Les difficultés sont grandes dit le camarade Audinet, mais nous ne croyons pas que cela soit au-dessus des forces de l’Union des syndicats de la Vienne.

Si cet organe que nous allons créer est doté de moyens financiers suffisants pour faire face aux dépenses qui sont indispensables pour intensifier la propagande dans tout le département, nous aurons à notre prochain congrès à enregistrer des résultats satisfaisants.

Nous sommes persuadés que tous nos camarades indistinctement n’hésiteront pas à faire l’effort nécessaire qui consiste en une augmentation de quelques centimes de cotisations pour assurer la vie et les moyens de créer de nouveaux syndicats dans les localités où il n’en existe pas encore.

Après cet exposé le congrès règle le mode de votation qui devra être employé pour l’adoption des statuts de l’Union et comme il est 11 h. 1/2 on s’en va déjeuner.

La séance reprend à 2 heures précises avec le même bureau que le matin et de suite on aborde la question des statuts après trois heures de discussion souvent passionnée, quelque fois violente, chacun tenant à sa manière d’envisager les questions, sans que jamais cependant les orateurs ne se soient départis une seule fois de la franche et la plus loyale courtoisie. Ce fut pour nous, vieux militants, une grande joie et un véritable réconfort et surtout la preuve que la classe ouvrière organisée de la Vienne sait ce qu’elle veut et où elle va.

L’ensemble des statuts étant adopté le congrès décide que le siège de l’Union sera fixé à Poitiers, les membres du bureau devront être pris aussi à Poitiers avec le camarade Audinet comme secrétaire général de l’Union des syndicats de la Vienne, au bureau seront adjoints un délégué de Poitiers, un de Loudun, un de Châtellerault, un de Chauvigny.

Le congrès désigne ensuite la ville de Loudun comme siège du prochain congrès qui devra avoir lieu en 1914 et laisse au bureau le soin d’en fixer la date.

Jean de Crémille

 

le 17/05/2021 à 12:00

Source : Le Socialiste de la Vienne

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