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0428312/06/1954CHATELLERAULT

DEUX LETTRES DU SYNDICAT CGT DE LA MANU

Le syndicat CGT des personnels civils de la Manufacture vient de nous remettre le texte de deux lettres qu’il vient d’adresser aux maires et conseillers municipaux, ainsi qu’aux conseillers généraux :

Lettre aux Maires et Conseillers municipaux

« Par suite d’une mesure arbitraire en violation des règlements et statuts régissant les travailleurs et en mépris de toutes les circulaires ministérielles réglementant les licenciements dans les établissements d’État, 11 travailleurs de la Manufacture viennent d’être licenciés.

« Inutile de vous présenter ces 11 camarades, l’un d’eux est du reste membre de votre Conseil. Tous remplissent les conditions requises par les circulaires ministérielles pour n’être licenciés en aucun cas.

« Devant l’émotion légitime et la colère qui s’est emparé des travailleurs et de toutes les couches sociales de la population, nous vous serions reconnaissants, Monsieur le Maire, de bien vouloir provoquer une assemblée extraordinaire de votre Conseil municipal et mettre à l’ordre du jour les moyens à employer pour la réintégration immédiate des licenciés et l’arrêt de tout licenciement à la Manufacture.

« Veuillez agréer, Messieurs, nos respectueuses salutations ».

Lettre aux Conseillers générau

« Malgré les promesses faites ces jours derniers assurant que les licenciements à la Manufacture d’Armes se limiteraient aux volontaires et à ceux atteints par la limite d’âge, onze ouvriers et employés de tous âges et conditions sociales (un père de 5 enfants, un dont le fils est mort en déportation, un interné résistant, etc.) viennent d’être l’objet d’une mesure arbitraire de licenciement.

« Nous considérons que le motif invoqué par la décision ministérielle « de ne pas remplir les conditions exigées pour travailler dans un établissement de la Défense nationale » n’est pas valable et est une atteinte à la dignité humaine. Aucun texte en droit ne prévoit ce motif.

« Ces mesures constituent une violation flagrante des statuts qui régissent nos personnels de l’instruction 021/PC5 du 28 avril 1954 « réglementant les licenciements et prévoyant la réunion de la Commission paritaire » de la Constitution de la République qui garantit à chacun le droit d’opinion.

« Ces mesures qui ont frappé 11 travailleurs honnêtes, n’ont pas été sans créer les vives protestations de toutes les couches de la population châtelleraudaise et des environs.

« Nous vous serions reconnaissants, M. le Conseiller général, de vouloir bien nous faire connaître votre position personnelle et d’intervenir auprès du Conseil général pour obtenir la réintégration immédiate des ouvriers injustement licenciés et l’arrêt de tout licenciement à la Manufacture ».

 

 

le 27/05/2021 à 08:36

Source : Le Libre Poitou

licenciements, protestation, élus

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