0429425/10/1954POITIERS
Dimanche, toute la journée, dans la salle de la Polymathique, à l’Hôtel de ville de Poitiers, l’Union départementale de la CFTC a tenu son congrès annuel.
Cette importante manifestation qui groupait une centaine de congressistes environ, était présidée par M. Jeanson, membre du bureau confédéral, secrétaire général de la Fédération nationale des Fonctionnaires.
Les travaux du congrès débutèrent dans la matinée par un discours d’ouverture prononcé par M. Bazin, président départemental, qui fit un vaste tour d’horizon de la situation économique dans notre département.
Le rapport d’activité fut ensuite présenté par M. Blanc, vice-président. Dans ce rapport, on devait particulièrement insister sur le dynamisme du monde ouvrier, surtout depuis les évènements du mois d’août 1953.
Les diverses commissions se réunirent toute la journée. Les congressistes procédèrent à l’élection du bureau de l’Union départementale.
Ce bureau est ainsi constitué :
Président : M. Bazin (Châtellerault).
Vices-présidents : M. Deguille (Poitiers), Mlle Lina (Poitiers).
Trésorier : M. Billouin (Poitiers).
Trésorier-adjoint : M. Demarconnay (Poitiers).
Secrétaire général : M. Blanc (Poitiers).
Secrétaire-adjointe : Mlle Marit (Poitiers).
M. Jeanson prononça le discours de clôture dans lequel il traita les problèmes économiques dans la situation présente, de la question des reconversions dans la Vienne et de l’important problème de l’apprentissage, notamment à Châtellerault.
A la fin de ce congrès, la motion générale suivante fut adoptée.
La motion générale
« Le congrès de l’UD CFTC de la Vienne, réuni le 24 octobre 1954, à Poitiers,
« exprime sa satisfaction devant la fin des hostilités en Indochine,
« souhaite l’instauration d’une paix véritable et d’un désarmement général,
« constate un changement important dans l’action gouvernementale, changement qui a redonné un certain espoir aux travailleurs.
« Cependant le congrès tient à mettre en garde tous les salariés contre certaines illusions qui feraient croire que ce changement est profond sur le plan économique et social. Les mêmes abus subsistent et le relèvement periodique du minimum garanti ne saurait, à lui seul, y porter remède.
« En effet, le problème des investissements est loin d’être résolu. Le congrès réclame le contrôle de l’auto-financement, une répartition budgétaire hardie permettant notamment de développer la construction de logements et les investissements du Service public de l’Éducation nationale et de la Recherche scientifique.
« De plus, la réforme fiscale, depuis si longtemps réclamée par la CFTC, ne s’est pas faite. Le Congrès estime qu’une véritable réforme doit précipiter la chute des entreprises marginales et supprimer la fraude, en organisant en même temps le reclassement de la main-d’œuvre et en prévoyant les moyens financiers qui en découlent.
« D’autre part, la reconversion est encore un mythe dans notre région. Le congrès attire l’attention du Conseil général, des Municipalités, des patrons des Petites et Moyennes entreprises et des diverses personnalités de la Vienne sur l’avenir qui est réservé à l’économie de la région. Les responsables politiques, patronaux et syndicaux doivent se concerter pour reconvertir les entreprises existantes ou implanter de nouvelles industries.
« Le Congrès prend acte des dernières décisions gouvernementales concernant les salaires et demande l’application du salaire minimum interprofessionnel garanti à toutes les catégories de salariés, notamment les ouvriers agricoles et les gens de maison,
« regrette que ces décisions ne modifient pas en profondeur la répartition du revenu national ;
« souhaite que cette répartition soit plus équitable au rendez-vous d’avril et que les conclusions de la Commission supérieure des Conventions collectives (25.166 fr net pour 173 heures de travail) soient prises en considération..
« Le Congrès demande la suppression des abattements de zones de salaires et, dans l’immédiat, la mise en ordre des zones actuelles en fonction des résultats du dernier recensement avec effet rétroactif. ;
« l’amélioration des prestations familiales ;
« l’application des statuts des personnels dans les secteurs nationalisés et la Fonction publique ;
« la conclusion des Conventions collectives.
« Après chaque congrès confédéral l’originalité des positions de la CFTC et l’indépendance du mouvement vis-à-vis de tous les groupements politiques et confessionnels se sont affirmées. Le Congrès mandate des représentants pour préciser ces positions et developper lors du Congrès confédéral de 1955, les orientations déjà définies par les précédents congrès ».
le 23/06/2021 à 16:03
Source : Le Libre Poitou
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