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et Conseillers généraux de la Vienne à propos du plan de réorganisation de la SNCF

Le syndicat des Cheminots CGT vient d’adresser la lettre suivante à Messieurs les Parlementaires et Conseillers généraux de la Vienne :

« En novembre dernier, le gouvernement a mis en application trois décrets concernant la SNCF. Notre syndicat s’est ému des mesures prises qui sont contraires à l’intérêt des cheminots et des usagers. C’est le premier pas dans le plan de contraction du réseau ferroviaire, un autre prêt à sortir est dans les bureaux ministériels, il continuera les premiers.

« Ceci appelle quelques observations : l’article 1^er du décret 54-110 supprime la décision des Conseils généraux pour la fixation des horaires rail route. Par l’article 2, la fermeture des lignes par décision du Ministre se fera sans avis du Conseil supérieur des transports, sans étude de la SNCF. L’article 3 ne permet à la SNCF d’exploiter par la route que s’il n’existe aucun transport privé, permet à la SNCF de remettre cette exploitation à une entreprise. Le décret de dégagement des cadres basé sur le volontariat peut devenir une mesure d’obligation.

« Cette première étape fait courir un grave danger à la sécurité de l’emploi et les droits des usagers ne sont plus garantis. C’est aussi une nouvelle hausse du prix du transport en perspective. Le déclassement des lignes permet un nouveau calcul de la distance courte, base sur laquelle la SNCF applique les taxes de transports, le déclassement équivaut à une augmentation des tarifs voyageurs ou marchandises, par exemple, dans le cas de la suppression de Nantes-Poitiers via Cholet, l’itinéraire de taxation voyageurs et marchandises passera via Tours. Dans celui de Poitiers-Limoges, ce sera par Angoulême.

« Les marchandises subiront une hausse sensible du coût du transport du fait du transbordement, soit à l’arrivée, soit au départ, par suite de la suppression des lignes secondaires.

« Les silos situés sur les lignes menacées de suppression, risquent de se voir démunis de moyens de transport au moment des expéditions massives. Les produits agricoles des régions touchées par les suppressions en raison des difficultés d’acheminement risquent de ne pas avoir les débouchés sur lesquels les agriculteurs comptent, il en est de même pour l’industrie.

« En plus de la suppression voyageurs de certaines lignes secondaires, on prévoit la suppression des gares intermédiaires sur les grandes lignes, la conséquence, c’est un moyen de transport pratique et sûr qui disparaît. Pour les ouvriers, ce sera la disparition des avantages consentis : « abonnements ouvriers », difficulté pour se rendre à leur travail, par vie de conséquence, leur regroupement dans les localités où ils travaillent, aux difficultés actuelles viendront s’en ajouter de nouvelles et l’on va ainsi vers une désertion des petites localités avec toutes les conséquences que cela comporte.

« La suppression d’emploi chez les cheminots, en particulier à Poitiers, sera sensible surtout chez les commerçants de certains quartiers.

« Telles sont les raisons pour lesquelles nous en appelons à vous, afin que vous posiez ces problèmes dans votre Assemblée. Nous joignons à cette lettre les notes de la récente conférence de presse organisée par notre syndicat, nous nous tenons à votre disposition pour tous renseignements que vous jugerez utile de nous demander ».