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0435621/04/1955POITIERS

UNE TRÈS BELLE RÉALISATION POITEVINE

Le « Termit » sorte de brouette à moteur porte au loin le renom de notre ville

Notre siècle veut des hommes qui réalisent, et l’on doit, à la vérité de dire que ceux-ci sont rares. Pourtant il en existe. L’exemple qu’ils peuvent fournir méritait qu’on s’y arrête un instant, ne serait-ce que pour montrer que le travail, l’effort, le courage et la ténacité finissent toujours par payer.

Une industrie poitevine est née grâce au courage et à la valeur professionnelle de deux hommes que la parenté et une étroite amitié unissent. Petite à son début, elle a grandi et ne cesse de croître. Elle est toute à l’honneur de ceux qui l’ont créée et qui la dirigent avec compétence. Dans toute la France et l’Union Française, plus particulièrement en Afrique du Nord, elle porte le nom de Poitiers et fait connaître la qualité d’un travail fini, exécuté par d’authentiques Poitevins.

A la Libération M. Jean Oudin et son beau-frère, M. Racinoux, étaient tous deux mécaniciens en automobiles. Ils s’étaient installés route de Gencay, à Poitiers et pratiquaient leur métier.

Un jour un entrepreneur de travaux publics leur demanda de créer une sorte de « brouette à moteur » qui puisse transporter du béton, en même temps qu’aider la manutention sur les chantiers de travaux publics et bâtiments. Les temps modernes ne permettent pas le gaspillage de main-d’œuvre, il faut travailler bien et travailler vite et, pour ce, il faut mettre dans les mains de celui qui doit l’utiliser, un outillage moderne.

A la demande qui leur fut faite, MM. Jean Oudin et Racinoux répondirent en créant le premier « Termit ». Il leur fallut de longues heures de travail, pour la mise au point de l’engin, et leur labeur fut hérissé de mille difficultés. Jour et nuit, les deux hommes y travaillèrent avec ardeur, ils avaient foi en l’œuvre entreprise et voulaient arriver au but assigné.

Le succès qu’ils connaissent aujourd’hui est la juste récompense de leurs efforts, l’avenir qui s’offre à eux apparaît des plus prometteurs ; ils le méritent.

Ainsi donc, après de multiples recherches naquit le « Termit ». Qu’est-il au juste ? On va le voir. Précisons tout d’abord qu’il n’existe en France que deux autres maisons qui fabriquent un tel matériel.

La production actuelle des Établissement Jean Oudin est de vingt-cinq par mois. La chaîne de montage qui a été créée sort donc un véhicule par jour car, en fin de compte, il s’agit bien d’un véhicule. Il y a un peu plus d’un an, un seul véhicule par semaine sortait des ateliers. La proportion est passée de 1 à 5. Quinze ouvriers sont employés pour la fabrication du « Termit ».

Ce qu’est le « Termit »

Il s’agit là d’un véritable dumper à l’échelle réduite dont les performances sont extraordinaires. Il se conduit comme une automobile et il est monté sur trois roues ce qui lui assure une grande facilité d’évolution. Sa direction, sur la roue arrière, par volant classique et engrenage est démultipliée. L’adhérence est assurée par le pneu suffisamment large. Les roues avant motrices, équipées de pneus tracteur et commandées par un pont différentiel, supportent la charge et lui garantissent en tous terrains et par tous temps, une adhérence au sol parfaite.

L’engin est muni d’une boite de vitesse et d’un réducteur. La boite de vitesse comporte trois vitesses AV et une AR. Sa vitesse va de 3 km/h à 23 km/h, aussi bien à vide qu’en charge, selon l’état du terrain et sans aucune complication de manœuvre.

Le véhicule a également la possibilité de gravir des rampes à pourcentage élevé et il est muni de freins hydrauliques lockheed.

C’est un moteur Bernard qui équipe le « Termit » en 5 CV ou en 8 CV, suivant le type de l’engin, qui peut avoir une benne ou un plateau à ridelles basculant. La contenance des bennes est de 400 et 600 litres, elles sont commandées par un levier pour l’opération de basculage et sont bloquées en position plateau. Les équipements benne, plateau sont interchangeables.

L’engin qui est muni d’un crochet peut également, la benne étant chargée, tirer une remorque de 1.500 kilogrammes.

Telles sont brièvement résumées les caractéristiques principales du « Termit ».

Une chaîne de montage

Nous avons ci-dessus parlé d’une chaîne de montage. Elle existe aux Établissements Jean Oudin. Chacun des quinze ouvriers a son travail particulier et défini. Il y a ceux qui font les capots, puis les soudeurs, ceux qui montent les bennes, ceux qui s’occupent de la mécanique (montage du moteur, etc.) Parti d’un bout de l’atelier, le « Termit » sort fini et peint à l’autre bout. Il est prêt à l’usage qu’on veut bien en faire.

Une production poitevine

La ville de Nantes a acquis un de ces engins. Cormeil-en-Parisis a également un « Termit » qui lui sert au ramassage des ordures ménagères. Nombreux sont les chantiers de construction répandus sur l’ensemble du territoire métropolitain et de l’Union française où cette production poitevine est présente et largement appréciée. Ceci tout à l’honneur des constructeurs qui ont vu leurs efforts et leur travail récompensés.

 

 

le 29/06/2021 à 17:39

Source : Le Libre Poitou

métallurgie, mécanique

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