0043030/04/1906LIGUGE
C’était hier la fête du travail. Mme veuve Hambis avait convié son personnel et quelques amis bien vrais, à la distribution des médaillés d’honneur du travail, aux ouvriers et ouvrières de la Filature.
Dans la remise immense, grande comme une cathédrale, illuminée, tapissée de feuillage sombre au milieu duquel éclate la flamme rouge ou blanche des drapeaux innombrables, se presse une foule de douze cents personnes.
Tout à coup le silence tombe sur l’assemblée et la Marseillaise retentit, saluant l’arrivée de M. le Préfet de la Vienne qu’accompagne Mme Berseville.
En quelques mots d’une cordialité charmante, Mme Hambis lui souhaite la bienvenue et la fête continue.
Dans ma vie déjà longue, j’ai vu bien des cérémonies splendides et des solennités grandioses, mais jamais il ne me fut donné d’assister à une fête d’un charme plus poignant par sa simplicité.
Aucune estrade fastueuse, pas un fauteuil, pas une chaise.
C’est du milieu de la foule que le Préfet de la Vienne dit son très grand, très réel plaisir d’apporter aux travailleurs de Ligugé le témoignage de la bienveillance sollicitude et du haut intérêt que porte aux véritables ouvrier le gouvernement de la République ; il est heureux de les voir tous unis dans l’admirable communion d’un grand sentiment de fraternelle solidarité.
Au nom de ses camarades M. Guitton, employés aux bureaux, remercie M. le Préfet. Il parle avec tout son cœur ce jeune homme ; il dit de bonnes choses et il les dit très bien. Son discours mérite une place à part ; on les trouvera plus loin.
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le 10/04/2020 à 15:03
Source : L'Avenir de la Vienne
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