0444902/05/1956POITIERS
Mardi, s’est déroulé à la Maison du peuple à Poitiers, le Congrès extraordinaire de la CFTC, sous la présidence de M. Murcier, chef du service juridique de la CFTC, entouré des membres du bureau départemental.
La matinée fut consacrée à l’étude de la réforme des statuts, réforme rendue nécessaire par l’extension de la CFTC.
L’après-midi eut lieu le vote et la discussion des deux motions que l’on trouvera par ailleurs. Puis M. Mourier étudia en présence des militants des problèmes concrets de la législation sociale.
Résolution sur l’Algérie
Le congrès départemental de la CFTC, réuni à la Maison du peuple le 1er mai, angoissé par les évènements d’Algérie :
Rappelle :
- Que depuis des années, la CFTC, conformément à ses principes, travaille à faire prévaloir l’esprit de fraternité et les exigences de la justice en réclamant particulièrement l’égalité de traitement entre les travailleurs algériens et métropolitains, tant au point de vue social que familial ;
- Que la guerre, qu’elle qu’elle soit, a toujours posé de douloureux problèmes à la conscience ouvrière ;
- Qu’en tant qu’organisation syndicale, la CFTC n’a pas à prendre de position politique, mais que son devoir est de faire prendre conscience à tous les travailleurs et à l’opinion publique, des conséquences des évènements d’Algérie ;
- Ajoute qu’il est déplorable qu’une suite d’erreurs politiques, une exploitation économique ayant comme seul mobile le profit et pour résultat la misère de trop d’Algériens, aient fait oublier et même rendu inefficace l’œuvre désintéressée d’hommes de toutes origines ayant le souci de la dignité humaine.
Demande au gouvernement et au Parlement de tendre tous leurs efforts dans l’intérêt de la communauté Franco-Musulmane, pour fair prévaloir une politique pacifique basée sur la compréhension mutuelle et respectueuse des légitimes aspirations du peuple algérien.
La motion finale
Le congrès :
- Se félicite que les divers mouvements de grève, particulièrement ceux de l’été 1955, aient apporté quelques améliorations dans les conditions de vie de la classe ouvrière.
- Prend acte des décisions gouvernementales en matière de : généralisation des 3 semaines de congés payés ; réduction des abattements de zone, dépôt d’un projet de Fonds national Vieillesse.
Examinant ces diverses dispositions, qu’il considère comme souvent insuffisantes, le Congrès :
- Critique notamment la fixation des abattements de zone différents suivant qu’il s’agit d’Allocations familiales ou de salaires ;
- La discrimination faite en matière de salaire entre le secteur industriel (1re zone départementale : 119 fr 28 de l’heure ; 2e zone départementale : 115 fr 92 de l’heure) et le secteur agricole, 92 fr 75 de l’heure (nourriture et logement compris).
Demande :
- La revalorisation du SMIG ;
- La prise en considération de la proposition de la CFTC en matière de salaire mensuel qui, sans détruire la notion horaire du SMIG, donnerait aux travailleurs effectuant moins de 40 h. hebdomadaires par suite de chômage partiel, la garantie de ressources mensuelles minima ;
- La suppression totale des abattements de zone ;
- L’extension de toutes les mesures sociales à la catégorie « Gens de maison » ;
- L’octroi de journées de congés supplémentaires tenant compte notamment de l’ancienneté et de la situation des mères de famille ;
- La révision du montant de l’allocation de salaire unique ;
- En matière de logement, l’accélération du rythme actuel de construction et un politique hardie de formation d’ouvriers qualifiés dans les spécialités du bâtiment.
En ce qui concerne le Fonds national Vieillesse, le Congrès :
- Rappelle que la CFTC en a été le promoteur et déclare qu’il appartient à l’ensemble de la Nation de manifester sa solidarité envers ceux qui ne sont plus en âge de travailler.
- En conséquence, proteste contre toute mesure tendant à faire financer cette institution par ceux qui, déjà, supportent la plus grosse part de l’impôt alors que, chaque année, des subventions sont accordées, directement ou indirectement, à des activités dont l’utilité n’est pas toujours justifiée.
En ce qui concerne plus particulièrement le département, le Congrès :
- S’inquiète de la stagnation économique de la Vienne.
- Constate l’impuissance des pouvoirs publics à y remédier.
- Attire leur attention sur le nombre toujours plus important de jeunes quittant la région au sortir de l’apprentissage, rebutés qu’ils sont par le manque de débouchés et la politique de bas salaires pratiqués dans le département.
- Considérant le nombre élevé de chômeurs partiels ou totaux, demande :
- La création de caisses de chômage dans l’ensemble des communes ;
- La mise en œuvre d’une politique efficace d’expansion économique.
le 12/07/2021 à 17:06
Source : Le Libre Poitou
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