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Poitiers privé de courrier

Jeudi matin, les Poitevins ont eu la surprise de ne pas recevoir de courrier.

En effet, la grande majorité des facteurs des PTT (on avance le chiffre de 90 %), ont fait grève. Ils obéissent en cela à un ordre lancé sur le plan national voulant faire de cette journée du 7 juin, une journée revendicative.

Dans notre département, seule la ville de Poitiers a été touchée par cette grève. La distribution s’est en effet faite normalement à Châtellerault, Montmorillon et dans toute la Vienne.

Cette grève touche également les agents de ligne qui veulent obtenir une prime de « risques ».

Au début de la matinée de jeudi, les facteurs et les agents de ligne se sont réunis à la Maison du peuple où ils ont étudié leurs revendications et ont adopté les résolutions suivantes dans lesquelles ils expliquent aux usagers les raisons de leur grève qui doit se limiter à 24 heures.

Les facteurs des PTT

« Les facteurs des PTT et agents de ligne de Poitiers se sont mis en grève dans l’unité la plus complète à l’occasion de la journée revendicative nationale pour leur prime de risque et pour les effectifs.

« Les facteurs poitevins s’adressent à la population poitevine pour justifier leur attitude.

« Tout le monde connaît les facteurs et leurs charges, leurs responsabilités et leur conscience.

« Certains clients se plaignent de n’avoir pas satisfaction rapidement. Ils doivent savoir qu’il n’est plus possible avec un effectif inférieur de 20 pour 100 à 1939, une augmentation de population qui est passée de 48.000 en 1939, à plus de 52.000 en 1956, ainsi que l’étendue de la ville qui devient de plus en plus vaste et aussi une augmentation considérable du trafic, de respecter les horaires imposés.

« Ils exigent donc en même temps que les revendications propres à tous les employeurs, une augmentation rapide des effectifs à Poitiers afin de pouvoir donner satisfaction au public et à l’Administration.

Les agents des services techniques

« Les agents des services techniques de toutes tendances syndicales de la Vienne, à l’occasion de la journée revendicative du 7 juin, font connaître au public les raisons de ce mouvement ;
« 1) Insuffisance considérable des effectifs devant une augmentation du trafic et des nombreuses démarches d’installations téléphoniques de plus en plus urgentes, qui restent en suspens.
« 2) Le manque de personnel entraîne de grands risques, d’où augmentation des accidents (4.445 accidents dont 12 mortels en 1956) pour les agents du fait du manque d’entretien des réseaux.
« Ce qui amène à revendiquer une prime de risque depuis si longtemps promise ».