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Jeudi, à 17 heures, à la Maison du peuple, les cheminots tenaient une réunion à l’issue de laquelle une résolution était mise aux voix pour son adoption.

Au cours de cette réunion, présidée par M. Meyer (CFTC), assisté de MM. Robineau (CGT), Militon( Autonome traction), Charles (CFTC), plusieurs orateurs prirent la parole. M. Lecoffre (CGT), après avoir fait le point sur la grève, souligne son ampleur dans l’unité ; M. Militon (Autonome, traction) insiste surtout sur le gros pourcentage des grévistes traction ; M. Charles déclare que l’augmentation 1,50 % que la SNCF annonce à son personnel, est loin d’être satisfaisante et qu’il faut obtenir surtout la réunion de la Commission paritaire ; M. Féraudeau (CGT) est d’accord avec M. Charles, il ajoute que si le travail va reprendre à minuit, la lutte n’en sera pas terminée pour cela, qu’il faudra continuer l’action sur le tas pour réaliser l’unité complète. Il insiste sur le fait que la grève n’a pas été dirigée contre les usagers ainsi qu’en témoignent les dates choisies des 17 et 18 avril pour tenir compte de l’intérêt des voyageurs pour leur départ en vacances à l’occasion des fêtes de Pâques.

Chomel (CGT) demande la parole pour déplorer l’attitude du syndicat local FO qui n’a pas participé au mouvement, malgré les instructions données par la Fédération FO.

Le président donne ensuite lecture de la résolution établie par les responsables syndicaux. Cette résolution est adoptée à l’unanimité.

A l’issue de la réunion, il fut rappelé à tous que le service devait reprendre à minuit et diverses délégations furent désignées pour remettre la résolution votée à M. le Préfet et aux chefs des divers services de la gare : traction, exploitation, voie et sous-stations. On lira plus loin cette résolution.

A minuit le trafic a repris à Poitiers à peu près normalement. On notait cependant quelques perturbations, certains cheminots ayant repris le travail à une heure inhabituelle.

Résolution

« Les Cheminots de Poitiers, de toutes appartenances syndicales, réunis le 18 avril 1957, à 17 h. à la Maison du peuple, se félicitent de la bonne tenue de la grève de 48 heures des 17 et 18 avril.
« Insistent auprès de leurs Fédérations respectives pour qu’elles prennent, dans l’unité, toutes dispositions utiles pour la continuation de l’action par tous les moyens jusqu’à l’aboutissement rapide de leurs justes revendications :
« - Convocation d’une Commission paritaire comprenant toutes les organisations syndicales (CGT, CFTC, FGAAC, FO, Cadres autonomes et SPID) et ayant pouvoir de décision sur :
   « - l’augmentation générale des salaires, retraites, pensions ;
   « - l’amélioration des conditions de travail ;
   « - la solution des revendications catégorielles ;
« - Demandent à tous les cheminots de rester vigilants et unis en prévision des luttes futures ».

Pour la Fédération CGT : Robineau.
Pour la Fédération CFTC : Meyer.
Pour la FGAAC : Merle.