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Mercredi matin, à l’heure de l’ouverture des banques poitevines, les grévistes constituaient des piquets. Certaines banques sont fermées et d’autres assurent une permanence pour les retraits et les paiements effectuant l’essentiel du travail qui peut être fait avec des effectifs souvent très réduits.

Crédit Lyonnais : 75 grévistes sur un effectif de 90 personnes ; Crédit de l’Ouest : 3 grévistes sur 28 ; Comptoir national d’Escompte : 52 grévistes sur 60 ; BNCI, totalité sauf les cadres ; Société Générale : 23 grévistes sur 40 ; Banque Populaire : 8 grévistes sur 10 ; annexe des titres de la Banque de France, deux tiers environ de l’effectif en grève ; service général de la Banque de France (rue Henri Oudin), pas de grévistes.

Les chiffres que nous donnons ci-dessus constituent un pourcentage supérieur de grévistes à ceux que l’on pourrait tirer en raison de l’effectif du personnel en congé.

Hier après-midi, à 15 heures, deux cents grévistes des divers établissements bancaires se sont réunis à la Maison du peuple devant un bureau désigné par l’assistance et composé des divers représentants syndicaux, MM. Menant, Villeret, Ferjoux, Boutbien et Boizier.

Il fut exposé aux grévistes les raisons de la grève. Revendications : 35.000 fr par mois pour les titulaires débutants, augmentation de 5.000 fr par mois, revalorisation des retraites, suppression de l’abattement de zone et parité avec les salaires parisiens ; et le caractère spécial de celle-ci puisque le conflit n’existe pas entre employés et patrons mais entre le personnel et le ministre des Finances qui ne veut pas autoriser la discussion entre employés et patrons.

La réunion se termina par la désignation des membres des divers piquets de grève pour ce matin.

A 10 heures, une nouvelle réunion doit rassembler les grévistes.

La grève des banques continue donc, à l’exception de celle de l’annexe des titres de la Banque de France prévue seulement pour 24 heures.