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L’ordre général de grève lancé par la CFTC, la CGT, les syndicats autonomes a été diversement suivi vendredi. Les secteurs les plus touchés furent la SNCF et les PTT. Nous allons tenter de faire le point pour notre ville.

SNCF

C’est plus de la moitié du service de l’exploitation qui vendredi matin, a suivi l’ordre de grève. L’effectif des grévistes dans la traction est plus difficile à évaluer, néanmoins le pourcentage semble beaucoup plus important. Il fut toutefois très difficile de se faire une idée étant donné que les agents prennent leur service à des heures très différentes.

Deux omnibus ont quitté Poitiers vendredi matin, l’un en direction de Tours à 9h., l’autre vers Angoulême à 5 h. 40. A 11 h. 15, à l’horaire normal, le rapide Paris-Tarbes est passé à Poitiers avec très peu de voyageurs. Déjà au cours de la nuit, les voyageurs dans les express étaient rares, n’osant se hasarder dans un voyage peut-être sans issue. Au début de l’après-midi, un autorail venant de La Rochelle a permis aux voyageurs d’avoir à Poitiers la correspondance à 16 heures d’un train se dirigeant vers Paris. D’autre part, on prévoyait pour ce matin un train se dirigeant vers Bordeaux à 3 heures et d’un autre se dirigeant vers Paris à 1 h. 45 avec correspondance pour La Rochelle .

PTT

Dans les postes, le courrier n’a pas été distribué de la journée. Plus de la moitié des facteurs étaient en grève et on dénombrait d’autres grévistes dans les autres services.

Néanmoins le téléphone fonctionnait normalement et le courrier fut acheminé par voitures dans le département.

ÉDUCATION NATIONALE

A la suite de l’ordre de grève de la CFTC, on comptait au Lycée de garçons plusieurs grévistes parmi les professeurs, adjoints d’enseignement et maîtres d’internat. Situation presque identique au Lycée de jeunes filles et dans les collèges.

Pour l’enseignement technique, on enregistra divers « débrayages » notamment au centre d’apprentissage féminin à partir de 16 heures et au Grand Mazais.

CADASTRE

Au Cadastre le débrayage du personnel titulaire du syndicat autonome s’effectua à 100 %.

TROLLEYBUS ET CARS

Les trolleybus de Poitiers ont fonctionné normalement sans qu’un mouvement soit signalé. Nous avons reçu d’ailleurs à ce sujet le communiqué suivant émanant de la « Fédération des moyens de transports » :

« Dans les transports urbains, il n’y a pas de grève de 24 heures mais dépôt du cahier de revendications à la direction pour l’augmentation des salaires.

« Les syndicats CGT des Rapides du Poitou et de la STAO, feront de dépôt de leurs revendications, avec demande d’augmentation de salaires, de diverses primes et de petites revendications d’intérêt local ».

UNE RÉUNION GÉNÉRALE

A 10 h. 30, cheminots, postiers et personnel du cadastre en grève se réunirent à la Maison du peuple.

M. Pointeau des PTT, présidait, entouré des secrétaires des divers syndicats qui prirent successivement la parole.

Ce fut d’abord M. Merle, de la Fédération générale autonome des Cheminots, puis MM. Péraudeau (CGT-Cheminots), Charles (CFTC-Cheminots), Marigault (Fédération autonome des Cheminots), Bourdier (Fédération postale CGT), Marmin (Cadastre), qui s’élevèrent contre la hausse des prix, la diminution du pouvoir d’achat, la suppression des zones de salaires.

Une motion des divers syndicats du gaz et de l’électricité (CGT, FO, CFTC et autonome) s’associant aux grévistes fut lue.

Une résolution commune fut ensuite adoptée à l’unanimité. Auparavant, une minute de silence avait été observé à la mémoire de l’ouvrier tué la veille à St-Nazaire.

UNE DÉLÉGATION A LA PRÉFECTURE

A 18 h. 30, une délégation de grévistes a été reçue par M. Souliman, directeur de cabinet de M. le Préfet auquel elle remit la motion suivante :

Les Cheminots, CGT, CFTC, FGAAC ; les PTT CGT, CFTC, FNSA ; le Syndicat Autonome des Techniciens et Employés du Cadastre, réunis à la Maison du peuple le 25 octobre :

« Après avoir échangé leurs points de vue respectifs, constatent leur accord sur la nécessité de mettre un terme à la hausse du coût de la vie, à l’effondrement du pouvoir d’achat qui en résulte, pour l’ensemble des travailleurs, au désordre économique et à la régression sociale.

« Ce mouvement a le caractère d’un solennel avertissement adressé aux Pouvoirs publics pour obtenir :

« Le rétablissement du pouvoir d’achat des travailleurs et de leurs familles, par une augmentation immédiate des traitements, salaires, retraites et pensions, compléments familiaux (avec priorité pour les petites catégories).

« La suppression des abattements de zones.

« L’amélioration des conditions de travail.

« Ils s’engagent dans l’unité à continuer l’action jusqu’à l’aboutissement de toutes leurs revendications.