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Le syndicat FO de la Manufacture communique :

Faisant suite à la récente entrevue du syndicat FO de la Manufacture auprès de M. Pierre Abelin, député de la Vienne et ancien ministre, concernant l’inquiétude des personnels devant la diminution des commandes, celui-ci vient de faire parvenir la lettre suivante que nous communiquons à titre d’information :

« Messieurs,
« Je me suis mis en relation avec le Cabinet du Secrétaire d’État aux Forces armées (Terre) et avec la Direction des fabrications d’armement.
« Il m’a été confirmé ce qui m’avait été dit précédemment, à savoir que la question du programme de charge de la Manufacture de Châtellerault ne donnait pas lieu à de véritables inquiétudes pour l’année 1958, car les crédits figurant au budget de la Défense nationale permettent de compléter les commandes pour la fin de l’année 1958.
« Une sérieuse inconnue subsiste pour 1959, car les plans de charge dépendent de la loi-programme dont le projet n’a pas encore été soumis à l’Assemblée nationale.
« Des contacts ont déjà lieu entre la Direction des fabrications d’armement et les Établissements Renault. Le Président de la Régie, M. Dreyfus, n’a pas écarté le principe d’une collaboration pour l’avenir. Cette collaboration serait, de toute évidence, assez délicate à mettre au point. A mon retour de voyage, je prendrais contact avec M. Dreyfus, que je connais personnellement de très longue date.
« Je vous prie de croire, Messieurs, à mes sentiments bien cordialement dévoués.
« Dites à vos collègues que je continuerai à suivre de très près toutes les questions qui intéressent la MAC.
Pierre Abelin

Il est certain que si ce projet réussissait, l’ensemble des Châtelleraudais n’auraient qu’à s’en réjouir puisqu’ainsi une ombre disparaîtrait quant à l’avenir de notre établissement national.

AU SUJET DE L’AVENIR DE LA MANUFACTURE

Le syndicat Force Ouvrière de la Manufacture communique :

A la suite d’un compte-rendu paru dans la presse concernant la discussion du budget militaire au Palais Bourbon, un certain émoi s’est manifesté parmi les ouvriers de la Manufacture au sujet de l’intervention d’un parlementaire qui « se demande si la diminution des fabrications de matériel classique ne pose pas la question de savoir s’il est nécessaire de maintenir en activité 20 établissements constructeurs », et parmi ceux-ci la Manufacture de Châtellerault.

Le syndicat « Force Ouvrière » tient à faire savoir qu’il ne faut pas attacher à cette déclaration plus d’importance qu’elle ne le mérite, car elle ne représente somme toute qu’un avis personnel ou celui d’un groupe politique dont les visées ne sont que trop apparentes.

Certes la diminution des crédits militaires envisagée par le gouvernement, la main mise des entreprises privées sur les commandes d’armement, posent un problème délicat pour l’avenir des établissements d’État et de la Défense nationale.

Il est non moins certain qu’avec les nouvelles techniques militaires modernes, la Manufacture devra, tôt ou tard, et tout en conservant son rôle qui est celui de fabriquer des armes légères, s’adapter à ces nouvelles techniques par une transformation progressive de son outillage. Mais cela doit se faire sans heurts et sans dommages pour ses personnels, car ces derniers n’accepteront jamais de faire les frais d’une politique dont ils ne sont nullement responsables.

S’il devait y avoir des compressions d’effectifs, la seule solution raisonnable serait de faire jouer la loi de dégagement des cadres par volontariat étalé sur plusieurs années.