0465702/04/1958POITIERS
Pas de perturbation dans le gaz et l’électricité
La grève déclenchée mardi matin a surtout affecté la SNCF.
A Poitiers, la gare était déserte. Pas de voyageur, pas un agent sur les quais, le trafic était entièrement bloqué. Quatre trains sont passés très tôt (deux sur Paris, un sur La Rochelle et un sur Rochefort), pour s’arrêter en bout de ligne, sans stopper à l’heure prévue.
Le pourcentage des grévistes était très variable selon les compartiments (traction, sédentaires, agents de trains, etc. ), et le nombre des grévistes important.
Les Cheminots se sont réunis à 10 heures à la Maison du peuple mardi matin. Le bureau était composé de MM. Beaux (cadres autonomes), Robineau (CGT), Charles (CFTC), Texier (FO), Grillères (cadres) et des représentants des cadres « tractions » et des retraités.
Successivement MM. Pornot (CGT), Beaux, Péraudeau (CGT)et Meyer (CFTC) prirent la parole.
A l’EDF et GDF, une grève a eu lieu, effectuée par une partie du personnel entre 8 heures et 10 heures, le matin, à laquelle participait le personnel de la Régie intercommunale d’électricité. Il n’y eut pas de perturbation dans la distribution.
Les électriciens et gaziers grévistes se réunirent à la Maison du peuple et MM. Rochais (CGT), Collet (GNC), Deguille (CFTC) Madame Bleuse (FO) et M. Lemonnier (GNC-UNCM) prirent la parole. Une résolution fut votée.
On ne signalait qu’un autre cas de grève, celui d’un employé du Parc d’Artillerie, non syndiqué.
Chez les employés communaux, Préfecture, Hospitaliers, Régies, Financiers, Trolleybus, etc.. aucun cas de grève n’était signalé.
Les grévistes à la Préfecture
Les grévistes furent reçus mardi en fin d’après-midi à la Préfecture où ils remirent les motions que voici :
Les Cheminots protestent contre le refus catégorique du gouvernement de donner suite à ses engagements antérieurs,
Exigent :
1. Le paiement à partir du 1er janvier 1958 des 11 % restant à valoir ;
2. Le rattrapage du retard de la rémunération des cheminots (salaires et retraites), conformément au programme établi le 30 novembre 1957.
3. L’amélioration des conditions de travail et l’aboutissement des revendications catégorielles.
4. La suppression des zones de salaires.
S’engagent à poursuivre sous toutes ses formes et dans l’unité d’action jusqu’à l’aboutissement complet de ces revendications.
Demandent aux différents fédérations de ne discuter aucun accord séparé et de prendre contact afin d’établir un programme revendicatif commun.
Le personnel des industries électriques et gazières de la Vienne :
Constate d’une part avec amertume l’impossibilité d’aboutir à un accord en ce qui concerne les dates de fixation des étapes.
Constate d’autre part l’augmentation du coût de la vie depuis la fixation du salaire de base à 22.000 fr. établi en fonction des conditions économiques de juillet 1957.
Constate enfin l’ingérence croissante de l’État qui conduit infailliblement à la ruine des établissements EDF-GDF.
Exige :
- l’application immédiate du salaire de base à 22.000 francs ;
- l’ouverture de négociations avec les directions générales dans le cadre de l’article 9 du statut national pour déterminer la revalorisation de ce salaire de base en égard à l’augmentation du coût de la vie depuis juillet 1957.
Se déclare prêt à recourir au droit constitutionnel :
- pour l’aboutissement de leurs revendications ;
- contre l’étatisation paralysante de leurs industries.
le 08/08/2021 à 11:03
Source : Le Libre Poitou
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