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En fin de journée, meeting à la Maison du peuple

Répondant à l’appel lancé par leurs syndicats, la grande majorité des enseignants de Poitiers n’a pas assuré les cours vendredi. Le mouvement de grève a affecté l’enseignement primaire, secondaire, technique et supérieur dans la proportion de 80 à 90 %. Il a été très différemment accueilli, suivant la position des intéressés. Les écolières et lycéens y ont vu la belle aubaine d’une journée de vacances inespérée ; également une occasion de chahut. En effet, plusieurs dizaines de potaches s’étaient installés sur les marches du Théâtre municipal et criaient : « Un Comité de Salut public... ». Cette manifestation sans conséquence était, rappelons-le, motivée par un besoin de chahut.

Les parents d’élèves n’ont, semble t-il, pas très favorablement accueilli ce mouvement si l’on en juge par les réflexions entendues à l’entrée des différents établissements scolaires dont les portes étaient fermées. De plus, des dirigeants syndicaux nous ont indiqué que, contrairement à ce qui se passait lors des précédents mouvements de grève, le nombre des élèves qui se présentèrent à la porte des écoles était, vendredi matin, plus important.

Enfin les enseignants participant à cette grève semblaient satisfaits de la façon dont le mouvement avait été suivi dans notre ville.

Dans l’enseignement primaire

Des garderies ont été assurées dans les diverses écoles de la ville ou bien les enfants, sur invitation de leurs maîtres et maîtresses, ont regagné leur domicile. D’une enquête dans un certain nombre d’écoles, la situation se présentait ainsi :

A Bel Air, un seul maître a assuré son service, les autres ont renvoyé les enfants. A Jules-Ferry, une garderie a été faite pour 60 % environ de l’effectif des élèves ; à la Torchaise, la presque totalité des élèves est restée à la garderie ; à Saint-Cyprien, il n’y avait pas d’élèves, une pancarte les ayant invité à rejoindre leur domicile. A Coligny, quelques classes ont été assurées. A Paul Blet, garderie et cantine ont fonctionné ; à Condorcet, une garderie a eu lieu la matinée seulement, les maîtres ayant invité les enfants à rester chez eux l’après-midi.

Garderie également à l’école du Jardin des Plantes.

En résumé, grève à très forte majorité du personnel enseignant et fréquentation des garderies à 70 % environ par les élèves. Par contre, il semble que les écoles maternelles de la ville aient fonctionné normalement.

Enseignement secondaire
Le pourcentage des professeurs en grève est sensiblement le même que pour les maîtres de l’enseignement du 1^er degré avec peut-être davantage de professeurs en grève dans les établissements masculins. Les internes furent admis à leur retour de vacances.

Enseignement technique
Le pourcentage des grévistes dans cet ordre d’enseignement fut peut-être légèrement supérieur avec au moins 90 % du personnel.

Enseignement supérieur
Le mouvement a été peu suivi

Meeting à la Maison du peuple
Vendredi à 19 h., la FEN, le SGEN et les syndicats de l’enseignement CGT avaient organisé un meeting à la Maison du peuple.

Au cours de cette réunion ont pris la parole MM. Bibault, secrétaire du SNI, Charriau, secrétaire départemental de la FEN, Girard, secrétaire du SGEN, Laumont, secrétaire départemental de la CGT, Ripert, président du Comité de vigilance, Dumas au nom du Parti Communiste, Huyard au nom de la SFIO, Roland pour la Gauche Socialiste et Sarvonnat pour le Parti Radical, Radical Socialiste.

A l’issue de cette réunion une résolution a été adoptée.