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TRIBUNE LIBRE - LE REPOS HEBDOMADAIRE

Les commerçants détaillants, en dehors de l'alimentation et des coiffeurs ayant une organisation spéciale, se sont réunis le jeudi 13 septembre dans une salle du café de l'Europe.

Après avoir reconnu le principe d'un jour de congé justement octroyé à leurs employés, après avoir envisagé la situation qui sera faite à une certaine catégorie de clients qui ne peuvent faire leurs achats que le dimanche ainsi qu'au tort considérable qui résulterait, de ce fait, pour la ville de Poitiers, ils ont décidé d'adresser à Monsieur le Préfet de la Vienne la demande de dérogation suivante :

« Les commerçants en détail de la ville de Poitiers, réunis le 13 septembre 1906, ont l'honneur d'exposer à M. le Préfet de la Vienne que le commerce local se faisant principalement avec une clientèle rurale et d'ouvriers agricoles qui ne peuvent faire leurs achats en ville que le dimanche ;

« Que le repos collectif du dimanche exigé par la loi du 13 juillet 1906 entraînerait la fermeture complète des magasins et porterait par cela même au public une gêne évidente et à tout le commerce local un tort considérable ;

.../…

« En conséquence les soussignés, respectueux de la loi, prient M. le Préfet de bien vouloir leur accorder la dérogation suivante :

« Repos du personnelle dimanche à midi avec repos compensateur d'une journée par quinzaine ou repos d'une partie du personnel du samedi soit au lundi matin et de l'autre partie du dimanche midi au lundi midi, en alternant toutes les semaines les deux équipes.

.../...

Cette demande est signée par 55 commerçants détaillants, c'est-à-dire la presque unanimité du commerce de Poitiers.