CGT

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La chambre syndicale des employées et employés de commerce de la ville de Poitiers a fait placarder hier sur les murs de notre ville une affiche dont voici le texte :

“Aux honnêtes gens,

Respectueux de la loi de nombreux magasins ont fermé leurs portes les dimanches 2, 9 et 16 septembre pour assurer le repos hebdomadaire de leurs employés. Quelques-uns ! - bravant la loi par des actes après l'avoir narguée dans leurs propos - ont refusé le repos du dimanche à leurs employés ; ils sont restés ouverts profitant - ils s'en vantent - d'une clientèle exceptionnelle que leur donne la fermeture de leurs concurrents.

N'est-ce pas déloyal ?

Combien sont-ils à résister à l'application de la loi ? Leur nombre diminue chaque dimanche mais nous pouvons affirmer que quelques-uns seulement doivent être rendus responsables de l'attitude de tous les autres. lls encouragent la résistance et lui donnent un prétexte par leur exemple. C'est un scandale qui a assez duré.

La tolérance provisoire et conditionnelle recommandée par M. le ministre du Commerce est invoquée comme un droit par ceux qui en profitent, elle porte atteinte aux intérêts des patrons respectueux de la loi, elle favorise la fraude car le repos par roulement ne peut être assuré dans les maisons qui ouvrent le dimanche.

Cette tolérance doit cesser dimanche.

Elle n'aurait pu être continué sans dégénérer en complicité de violation de la loi.

Ouvriers qui revendiquez le repos hebdomadaire, soit collectif soit par roulement suivant les catégories, veuillez considérer qu'il n'est pleinement réalisable que le dimanche pour les employés de commerce. Aidez-les à l'obtenir et ils vous aideront dans vos revendications comme ils l'ont déjà fait.

Honnêtes gens n'achetez que dans les magasins qui ferment le dimanche, vous ferez renoncer les autres aux profits mal acquis. Employés, résistons !

Camarades, laisserons-nous échapper le fruit de notre victoire !

A peine la loi sur le repos hebdomadaire est-elle promulguée que certains patrons font des efforts désespérés pour en éviter la sincère application. Au lieu du repos simultané le dimanche, ils nous offrent le repos par roulement avec une insistance qui n'a d'égal que leur obstination à nous le refuser avant le vote de la loi. Trop tard. Nous n'avons pas confiance. Nous voulons notre jour de repos, tous ensemble, le dimanche parce que c'est la meilleure garantie que personne n'en sera frauduleusement privé.

Camarades employés.

Il faut dès maintenant manifester avec éclat notre volonté de résistance aux tentatives patronales. Pour cela nous organisons à la Bourse du Travail les réunions suivantes :

.../...

Très prochainement grande réunion publique et contradictoire avec le concours du délégué de la Fédération nationale des employés.