0475729/05/1959POITIERS
Plusieurs centaines d’employés du Gaz et d’Électricité de France et de la région de la Vienne ont suivi hier le mot d’ordre des dirigeants de leurs syndicats respectifs en observant l’ordre de grève lancé sur le plan national. Ils se sont réunis, au début de l’après-midi à la Maison du peuple pour voter une motion revendicative.
Cette réunion fut présidée par M. Collet qui parla au nom du syndicat CGT. A ses côtés avaient pris place : MM. Rocher, Deguille (CFTC) ; Delavaux,(FO). M. Ardouin, habituellement président des précédentes réunions, s’était fait excuser, sa fonction de président des prud’hommes le retenant.
M. Collet ouvrit la séance. Il remercia l’assistance de s’être rendue si nombreuse à ce meeting de protestation puis il exposa ensuite les objectifs. Ceux-ci, dit-il, faisant partie de l’action décidée, ne peuvent prêter à confusion. Il s’agit, pour ne parler que des plus importants pour l’heure, du paiement intégral des 11 % dus aux salariés, de l’intervention abusive de l’article 9 au statut national du personnel du Gaz et Électricité de France, du problème de non paiement des salaires. Ces objectifs exposés, prirent successivement la parole : MM. Delavaud, Rocher, Deguille. Tour à tour ceux-ci signifièrent les positions prises à l’intérieur de chaque fédération sans toutefois perdre de vue les objectifs communs.
M. Delavaux (FO), dit notamment « Il n’a jamais été fait grève de catégorie dans nos professions. Aujourd’hui nous sommes plus unis que jamais et en collaboration avec les autres fédérations ici présentes, nous faisons une grève des gaziers et électriciens.
« Restons vigilants pour la sauvegarde du statut national et pour le bonheur de nos familles ».
Diverses interventions viennent ensuite prolonger le débat. A l’issue du meeting les employés GDF, EDF acceptent à l’unanimité la motion de protestation et décident un arrêt de travail de quatre heures. Cet arrêt de travail eu pour effet d’amener une baisse de pression, mais aucune perturbation importante ne fut signalée. Les services de sécurité étaient assurés.
Voici le texte de la résolution votée :
Résolution
Le personnel de l’Électricité et du Gaz de France et de la Régie d’électricité de la Vienne, réuni le 28 mai 1959, à 14 h., à la Maison du peuple de Poitiers ;
Félicite les 4 fédérations syndicales de l’action menée sur le plan national, il appuie ces actions, il affirme sa volonté résolue de n’abandonner aucun de ses droits et de lutter pour que :
La décision arbitrale du 23 novembre 1957 soit appliquée immédiatement.
Considérant par ailleurs que les conditions d’application de cette décision arbitrale de novembre 1957 amènent dans la structure de la grille une distorsion qui n’était convenable que pour une période transitoire très courte ;
Demande l’application intégrale des 22.000 fr selon cette décision arbitrale du ministre Ribeyre, décision qui a été prise dans les formes statutaires et légales après débat et décision du gouvernement tout entier ;
Demande l’ouverture de discussions dans le cadre de l’article 9 du Statut national qui constitue l’un des points d’application de la loi sur la nationalisation du 8 avril 1946.
Le personnel ne saurait admettre davantage que soit refusée la prise en considération de ces revendications justifiées, reconnues et qui, de ce fait, sont dues.
Répondant à l’appel des syndicats CGT, CFTC, FO, décide l’arrêt du travail l’après-midi du 28 Mai 1959.
Le syndicat UNCM, bien que ne participant pas à ce mouvement, affirme sa complète identité de vue sur le fonds du problème avec les autres syndicats.
Les organisations syndicales : CGT, GNC, CFTC, CGT-FO, UNCM (CGT) de Poitiers.
Rochais, Collet, Deguille, Delavault, Prugnault
le 22/08/2021 à 18:15
Source : Centre Presse
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org