0479029/10/1959POITIERS
Hier, M. Rouillé, ingénieur des Eaux et Forêts, nous avait donné rendez-vous pour nous communiquer une information relative à la grande misère de la forêt française et nous faire part de la décision de l’Union des Syndicats Ingénieurs de l’Administration des Eaux et Forêts :
Observer une grève de 24 heures aujourd’hui 29 octobre, pour attirer l’attention des Pouvoirs publics sur l’état actuel de ses forêts. Les ingénieurs et ingénieurs des travaux n’aiment pas la grève. Ils la font aujourd’hui après avoir épuisé en vain depuis 5 ans tous les autres moyens, afin d’appeler les Pouvoirs publics sur deux situations désastreuses pour le Pays.
Car à la misère forestière s’ajoute le déclassement du corps forestier.
Les ingénieurs expriment le vœu que soient mises en exploitations les richesses naturelles des forêts et que cette exploitation soit faite avec des moyens propres à leur donner une expansion capable de couvrir les besoins de tous ordres, exigés par l’économie nationale : papiers, cartons, bois, etc..
Le communiqué ci-joint, que nous remis M. l’ingénieur est d’ailleurs précis à ce sujet :
Le communiqué
L’Union des Syndicats d’Ingénieurs de l’Administration des Eaux et Forêts,
Représentant la totalité des ingénieurs et ingénieurs des travaux des Eaux et Forêts syndiqués,
Communique :
Pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur :
- la grande misère de l’Administration forestière en France et de la forêt française ;
- le déclassement du corps forestier dans la fonction publique.
Les ingénieurs et ingénieurs des travaux des Eaux et Forêts ont décidé, pour le 29 octobre 1959, une journée de grève d’avertissement, après un référendum à bulletins secrets.
L’Union revendique :
Pour l’Administration des Eaux et Forêts :
- une modernisation des structures ;
- une réforme de la recherche forestière ;
- des moyens accrus pour augmenter le rendement de la forêt française et faire face aux besoins croissants du pays en bois et produits dérivés de la cellulose (papiers, cartons, textiles, etc.).
Pour le corps forestier :
- des statuts qui les mettent à parité avec les corps techniques homologués et remédient au déclassement injustifié d’un grand service de l’État dont les tâches n’ont cessé de s’accroître depuis 1939 alors que ses effectifs sont en diminution constante depuis le 19e siècle.
le 24/08/2021 à 18:07
Source : Centre Presse
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