« Retour

0481608/12/1959POITIERS

LA MOTION GÉNÉRALE VOTÉE PAR LA CFTC AU COURS DU CONGRÈS DÉPARTEMENTAL

Le Congrès de l’Union départementale CFTC de la Vienne se faisant l’interprète du mécontentement des travailleurs a voté dimanche, à l’unanimité, la motion suivante :

« Dénonce la politique économique du Gouvernement, qui recherche la stabilité monétaire et l’amélioration de la balance des comptes par des mesures destinées à donner confiance aux détenteurs de capitaux en imposant de très lourds sacrifices aux salariés et aux travailleurs retraités.

« Réaffirme avec force qu’un redressement économique et financier compatible avec l’intérêt des travailleurs suppose essentiellement la refonte des structures économiques vieillies et inadaptées, par une réorganisation de l’économie dans le sens des perspectives de planification démocratiques tracées par le XXXe congrès confédéral.

« Le Congrès de l’Union départementale CFTC, devant la hausse continue du niveau des prix, notamment des prix alimentaires, exige du Gouvernement qu’il prenne toutes mesures susceptibles de renverser cette tendance et, en particulier, une refonte complète des circuits de distribution.

« En matière de politique de salaires, le Congrès se déclare solidaire de l’action revendicative menée tant dans la Fonction publique que dans les secteurs nationalisés et privés.

« Constate que seule cette action peut contraindre le Gouvernement à renoncer à bloquer les discussions de salaires.

« Repousse les thèses gouvernementales qui, non seulement ne sont pas assorties de garanties effectives de réalisation, mais encore prétendent limiter l’augmentation des salaires à un certain pourcentage de l’augmentation de la production et de la productivité, sans tenir compte ni de la diminution du pouvoir d’achat dont les salariés et leurs familles sont victimes depuis 1957, ni de l’accroissement des bénéfices des entreprises pendant la même période.

« En conséquence, demande à tous ses syndicats d’assurer une coordination efficace de l’action revendicative et d’intervenir avec force auprès des Pouvoirs publics et des Syndicats patronaux pour défendre les objectifs généraux du mouvement en particulier :
a) Le rejet de toute formule d’association Capital-Travail qui ne peut être qu’une duperie tant que les travailleurs ne participeront pas de façon effective à la gestion de l’entreprise.
b) Le respect des droits des travailleurs par la reconnaissance effective de la section syndicale d’entreprise.
c) La protection des travailleurs contre les licenciements individuels et collectifs.
d) Les mesures à prendre pour assurer une véritable expansion économique et le maintien du plein emploi, notamment par l’utilisation du gaz de Lacq qui devrait être amené dans notre département, dans la perspective de l’augmentation démographique et d’une diminution de la durée du service militaire.
e) L’allongement de la durée des indemnités versées aux chômeurs complets et l’indemnisation du chômage partiel.
f) L’opposition à toute emprise de l’État dans la gestion des caisses chômage (UNEDIC et ASSEDIC) issues d’une convention librement consentie entre le CNPF et les organisations syndicales ouvrières.
g) la généralisation plus rapide des retraites complémentaires.
h) la suppression des abattements de zones et l’alignement du SMIG agricole sur le SMIG industrie et commercial, une politique de modernisation et de réorganisation de l’agriculture départementale.

« Invite tous ses syndicats à développer au maximum, par branche professionnelle et par entreprise, leur action pour l’amélioration des salaires et des traitements.

« Le Congrès :

« Félicite les travailleurs du département qui, par des luttes diverses et continues, ont contribué à obliger le Gouvernement à la suppression de la scandaleuse franchise de 3.000 francs de la Sécurité sociale.

« Demande l’abrogation totale des mesures anti-sociales du Gouvernement et affirme la volonté des travailleurs de lutter par tous les moyens en leur pouvoir pour défendre et accentuer le caractère démocratique de la gestion des organismes de Sécurité sociale.

« Se prononce pour l’autonomie des caisses et une indexation des Allocations familiales non pas en fonction des excédents des caisses mais sur le coût réel de la vie ;

« L’Union départementale CFTC, ayant approuvé le principe de l’auto-détermination posé par le Président de la République, accepté par les chefs GPRA ;

a) Demande que la première étape soit rapidement franchie, celle du retour à la paix, non par l’extermination de l’adversaire, qui n’est ni possible, ni acceptable, mais par un arrêt des hostilités négocié par les deux parties ;

b) Adjure tous ceux qui détiennent le pouvoir de mettre tout en œuvre pour qu’enfin cessent les inquiétudes, les sacrifices, les souffrances qui pèsent sur tant de foyers de part et d’autre de la Méditerranée ;
- parce que les travailleurs, conscients du poids de la guerre d’Algérie sur l’économie du pays, veulent que les ressources de la Nation puissent être utilisées pour l’élévation du niveau de vie des populations ;
- parce que les travailleurs veulent que les droits et les libertés qu’ils réclament pour eux-mêmes, soient reconnus à tous et pas seulement dans la Métropole ;
- parce que les travailleurs, soucieux de la grandeur de leur pays, veulent que la France reste fidèle à sa vocation traditionnelle de libération et d’émancipation de l’Homme et des Peuples.

 

 

le 03/09/2021 à 10:52

Source : Centre Presse

congrès, motion

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation