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Près de 400 ouvriers sont actuellement employés à la Manufacture de porcelaine de Chauvigny. D’autre part, celle-ci fut une novatrice sur le plan technique puisqu’elle fut la première en France à installer, de sa propre initiative et sans aucun appui, un four-tunnel pour la cuisson des porcelaines.

Elle mérite bien, pensons nous, de faire l’objet dans ces colonnes d’une étude dont nous empruntons la matière essentielle au reportage publié sous la plume de M. Pierre Renault, Professeur de céramique à l’École nationale professionnelle de Vierzon, dans une revue spécialisée.

L’historique de l’usine

A l’origine fabrique de poterie culinaire et horticole et de faïence stannifère, la manufacture de Chauvigny fut créée en 1826 par un aïeul de MM. Deshoulières, ses propriétaires actuels.

Entreprise familiale par excellence elle ne cessa de s’affirmer et de se développer de génération en génération.

Jusqu’en 1913, son genre de production était un peu différent de celui des usines de porcelaine Limoges et du Berry. Il s’en distinguait notamment par l’exécution courante de décors de grand feu sans glaçure, par l’emploi de glaçures colorées en dehors du blanc.

D’autre part, elle s’est acquis une réputation dans un genre particulier : la fabrication d’articles de cuisine et à feu qui continue à valoir aujourd’hui. Ces articles doivent leurs qualités et performances à la composition spéciale de leur pâte.

En 1936, MM. Deshoulières s’annexèrent la marque de la grande firme berrichonne A. Pillivuyt et Cie qui avait été fondée à Foécy (Cher) en 1799.

A partir de cette date, l’usine de Chauvigny ajouta donc à sa production originale l’exploitation des modèles diffusés et connus dans le monde entier, de cette maison. Elle s’orienta enfin tout à fait vers le type de la porcelaine dure classique Limoges-Berry à émail feldspathique, cuisant à 1415° de plus haut.

Les principaux articles fabriqués : porcelaine de table, services de table, à thé, à café, à lunch, céramique d’art, articles publicitaires, porcelaine à feu, porcelaine culinaire, porcelaine individuelle, etc.

Pour satisfaire la demande de la clientèle toujours plus grande, ainsi que pour organiser rationnellement leur usine et tendre à produire toujours davantage, mieux et à meilleur compte, MM. Deshoulières entreprirent en 1948 des travaux considérables d’extension et de modernisation qui eurent pour effet de presque doubler l’usine primitive.

La construction de fours continus (un four-tunnel à dégourdi et un four-tunnel de cuisson) permit d’assurer journellement la cuisson d’un tonnage important de produits.

On aura d’ailleurs une idée de la capacité de production de la manufacture par la simple énumération de ses fours :
   - deux fours intermittents de 50 m³ ;
   - un four intermittent de 75 m³ ;
   - un four-tunnel de cuisson d’une production journalière de 2 tonnes.

Il faut préciser que la construction du four-tunnel n’a pas entraîné l’abandon des fours intermittents comme dans certaines usines. Tous restent en service. Ils servent à cuire notamment une partie déterminée de la production.

La manufacture de porcelaine offre ceci de particulier qu’elle se trouve divisée en deux parties par une rue. Les fours intermittents se trouvent dans l’une, le four-tunnel dans l’autre.

Si elles dépendent l’une de l’autre pour certains secteurs de la fabrication (production de la force motrice, préparation des pâtes, décoration, etc.), chaque partie possède des moyens de production et de cuisson qui lui sont propres.

(A suivre)