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Une réunion spontanée s’est tenue hier, en fin d’après-midi, à la Maison du peuple, où une conférence de presse était prévue par l’Association générale des Étudiants. En fait, c’est devant une salle pleine et dont l’assistance – très diverse – débordait dans la cour, que le président de l’AGEP, Jacques Richer, prit la parole. Il fit tout d’abord l’appel des dix-sept associations qui ont alerté l’opinion publique pour voir la guerre d’Algérie se terminer rapidement par la négociation.

Il exposa ensuite les raisons qui ont amené les étudiants à prendre conscience du poids de la guerre d’Algérie. Co-gérants d’œuvres universitaires, participant activement à la vie de l’Université, ils ont constaté les retards pris par les programmes d’équipement, du fait de la part prise dans le budget par les dépenses de la guerre.

Il énuméra les conséquences sur l’économie nationale, sur la formation de la jeunesse : « on ne passe pas impunément près de trois ans à faire la guerre ». « Les jeunes ne sortent pas intacts du conflit ». Certains, ne trouvant pas de solution, sont amenés à de regrettables actes de désespoir ».

« Il faut que la Nation toute entière exprime le désir de paix. L’orientation générale de la politique dépend de l’opinion publique. Nous n’avons pas le droit de nous désintéresser des questions qui intéressent la Nation ». « Il faut que tout le monde veuille que la guerre s’arrête et les belligérants seront amenés à entendre la voix du bon sens ».

M. Richer rendit compte ensuite de la réception d’une délégation à la Préfecture mercredi soir. Il fut salué par des applaudissements très vifs et très prolongés.

M. Prévost rendit compte ensuite de la réception de la délégation à l’Hôtel de ville où M. L’adjoint Dez, remplaçant M. le Sénateur-Maire, retenu au Parlement, reçut avec une grande courtoisie les délégués. Ceux-ci lui remirent le texte qui avait reçu de nombreuses signatures au cours de la journée.

M. Prévost associa ensuite le Comité poitevin du Mouvement de la Paix aux paroles prononcées par le président de l’AG.

Successivement M. Laumont au nom de la CGT – qui annonça quelques débrayages sur des chantiers et des motions d’entreprises – M. Bibault, pour le S. des instituteurs et la FEN ; M. Girard, pour le SGEN et le CFTC ; M. Dumas pour le PC ; M. Desherbais pour la Ligue des droits de l’Homme ; M. Fournier pour le PSU ; M. Valade pour les mouvements communistes et M. Pin, pour le Comité départemental de la Fédération nationale des Anciens d’Algérie, vinrent à la tribune dire leur accord.

M. Richer demanda alors à l’assistance de se disloquer dans le calme et la dignité. La salle se vida sans le moindre souci.

D’importantes forces de police qui circulaient dans les rues n’eurent pas à intervenir.
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Photo : Une partie de l’assistance à la Maison du Peuple, hier soir