0493431/10/1960POITIERS
On nous prie d’insérer :
Une délégation du bureau de l’association Force Ouvrière des Vieux travailleurs a remis à M. le Préfet de la Vienne une motion qui a pour but d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la dramatique situation des vieux travailleurs.
Cette démarche a été accomplie la veille de la Journée nationale des vieillards au cours de laquelle, sous le haut patronage du Ministre de la Santé publique, il sera fait appel à la charité publique.
Or, les personnes âgées ne demandent pas la charité, elles réclament des droits.
Résolution
L’Association des Vieux travailleurs et économiquement faibles de la Vienne proteste contre l’insuffisance des mesures annoncées par le gouvernement en faveur des personnes âgées.
L’augmentation annoncée de 7 à 10 % de l’allocation supplémentaire du Fonds de solidarité à compter du 1er janvier 1961 ne changera absolument rien dans la situation des vieux allocataires.
Dans le premier cas, les 1.500.000 bénéficiaires de l’allocation aux vieux travailleurs salariés verront leurs ressources passer de 284 à 291 anciens francs par jour, en tenant compte du Fonds de solidarité.
Dans le second cas, les 290.000 titulaires de l’allocation spéciale dite « aux économiquement faibles » verront leur allocation journalière passer de 190 à 200 anciens francs, toujours en tenant compte du Fonds de solidarité.
L’Association des Vieux travailleurs de la Vienne ne saurait admettre l’argument du gouvernement indiquant que la mesure annoncée se traduisant pour l’État par une charge de près de 10 milliards d’anciens francs, il n’est pas possible de faire davantage.
Elle rappelle :
1) Lorsque fut votée la loi de juin 1956, instituant le Fonds de solidarité, on prévoyait 5 millions de bénéficiaires. En réalité il y en eut 2.800.000. Les recettes prévues pour financer les 5 millions d’allocations furent encaissées. De ce fait, l’État a disposé d’un reliquat se situant au minimum à 130 milliards d’anciens francs et probablement près de 200 milliards. Ces fonds permettraient d’améliorer dans une large mesure la situation des personnes âgées.
2) Les pensions assurances sociales, durant les années 1955, 1956, 1957 et 1958 ne furent pas augmentées conformément aux dispositions de la loi. Un arrêt du Conseil d’État l’a confirmé. Par ordonnance de fin décembre 1958, le gouvernement a, là encore, accaparé les 4 milliards 500 millions représentant la différence entre le montant des pensions effectivement versées et le montant des pensions qui auraient dû être versées si la loi avait été respectée.
3) On n’a pas tenu compte des conclusions découlant des études actuarielles faites lorsque fut mise en place la Sécurité sociale. On avait prévu que 9/16 des cotisations devaient être utilisés au financement des avantages vieillesse. 6/16 seulement le furent effectivement.
L’Association des Vieux travailleurs FO, à la veille de la journée nationale des vieillards rappelle que ce n’est pas en faisant appel à la charité publique qu’on réglera le problème posé par la dramatique situation des personnes âgées.
Elles demandent que des mesures soient rapidement prises et qui à la veille de l’hiver permettraient aux vieillards de vivre dans des conditions meilleures.
Si cet appel demeure sans suite, l’Association des Vieux travailleurs Force Ouvrière de la Vienne se verra dans l’obligation d’utiliser d’autres méthodes dans le cadre des directives qui lui seront données par la Fédération nationale des Vieux travailleurs Force Ouvrière.
le 05/10/2021 à 17:19
Source : Centre Presse
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