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0497901/02/1961POITIERS

LA GRÈVE TOURNANTE DANS L’ENSEIGNEMENT

Le syndicat national des Instituteurs nous prie d’insérer :

Les enseignants de la Vienne participeront à la grève tournante du 8 février et manifesteront par leur cohésion leur accord total avec le programme de revendications de la Fédération de l’Éducation Nationale.

Le 31 décembre 1959, le Premier Ministre, conscient de l’hostilité que suscitaient les lois anti-laïques s’engageait « dans les six mois qui suivront la promulgation de la loi, à faire au Parlement une communication sur les mesures qu’il devra prendre en matière de personnel, tant pour faire face aux nouvelles responsabilités qui lui sont confiées, que pour rehausser d’une manière générale le prestige et l’attrait de la fonction enseignante ».

Après plus d’un an d’attente, on nous conseille maintenant d’attendre la fin de 1961.

Nous ne demandons pourtant que le respect d’une parité dont le gouvernement avait en d’autres temps reconnu la légitimité.

La vie et l’avenir de l’enseignement public dépendent pour une part du sort qui sera réservé à nos revendications corporatives.

Chaque jour, en effet, les conditions de recrutement tant des instituteurs que des professeurs, se font plus difficiles. Des postes restent sans titulaires ; les maîtres en congé maladie ne sont pas remplacés ou le sont dans des proportions nettement insuffisantes. Il manque dans notre pays des milliers et des milliers d’enseignants et le Ministre estime qu’il faut, d’ici dix ans, 200.000 enseignants nouveaux.

Trop de classes, notamment à Poitiers et Châtellerault, fonctionnent avec des effectifs pléthoriques dont les effets néfastes, tant pour les maîtres que les élèves, ne sont plus à démontrer. Le pourcentage important de remplaçants dont la bonne volonté n’est pas à mettre en doute, est un facteur supplémentaire de difficultés. Si l’on songe que certains cantons du Montmorillonais, par exemple, fonctionnent avec un effectif de plus de 50 pour 100 de remplaçants, on peut mesurer l’ampleur de ce problème.

Les parents, l’opinion publique, connaissent ces difficultés. Les élèves en sont les victimes. L’incompréhension gouvernementale nous contraint aujourd’hui à la grève. Nous avons épuisé toutes les ressources de la discussion amiable. Les démarches, les interventions sont demeurées vaines.

Le Gouvernement porte donc la responsabilité des perturbations qui pourront résulter de notre mouvement.

Notre détermination montrera notre volonté de défendre la vie et l’avenir de l’enseignement public dans son recrutement et dans sa qualité.

Voilà pourquoi, le 8 février, les écoles seront fermées le matin ; les cantines ne fonctionneront pas.

 

 

le 17/10/2021 à 17:55

Source : Centre Presse

instituteurs, grève, politique

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