0499528/02/1961POITIERS
On nous prie d’insérer :
Le 8 février 90 % des enseignants (et dans la plupart des communes 100 %) ont fait une demi-journée de grève.
« Ils ont fait grève et ils n’en n’ont point honte, pour défendre leurs revendications de salaires, pour faire en sorte que soient rétablies les parités de 1948 depuis longtemps rompues et, au-delà de cette revendication, défendre l’Université française menacée par une terrible crise de recrutement.
« Ce faisant, ils ont conscience de défendre la véritable grandeur de notre pays, lequel se refuse à livrer la jeunesse à l’ignorance, à l’inculture, au cléricalisme et par-delà au glissement vers un régime de type franquiste.
« La cohésion du mouvement n’en est pas la seule caractéristique. Jamais nous n’avions n’eu un tel appui de l’opinion publique et en particulier des parents d’élèves et des Maires au travers de leur congrès.
« C’est bien là le bénéfice d’une longue campagne d’explications pour la défense de l’Université dont le sommet fut notre campagne d’action laïque de 1960.
« Alors que les études techniques étaient presque achevées au niveau du bureau du Ministère, MM. De Gaulle et Debré ont dit non.
« Opération politique incontestable du gouvernement qui ne peut pardonner à l’école et à ses maîtres de vouloir, contre vents et marées, défendre les valeurs humaines que sont la Démocratie, les Libertés, la Laïcité et la Paix.
« Logique d’un gouvernement de pouvoir personnel et clérical qui ne peut et ne veut défendre l’Université de la Nation ; entre la culture et l’obscurantisme de l’école confessionnelle, il a choisi.
Le pays aussi.
« Ainsi la bataille, que nous aurions espéré moins dure, se durcit et nous la durcissons.
« Le rapport des forces est engagé et il nous est favorable.
« Nous ne pouvons et ne voulons pas reculer.
« L’abandon serait pour de longues années.
« Il signifierait que nous abandonnons la jeunesse à son sort et notre quiétude momentanée se traduirait en larmes amères pour l’avenir.
« Nos syndicats d’enseignants ont pris de graves décisions.
« - Donner à la journée de grève du 3 mars une ampleur et une cohésion accrue.
« - Grève de tous les examens et blocage des dossiers de 6e.
« - Étude d’autres modalités d’action, pouvant aller jusqu’au blocage.
« Nous ferons en sorte que les enfants et les familles souffrent au minimum de cet état de choses dont la responsabilité incombe complètement au gouvernement, mais ce faisant nous avons conscience de défendre leur avenir.
« Nous ne céderons pas ».
le 17/10/2021 à 18:54
Source : Centre Presse
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