0504510/05/1961POITIERS
Mais ils ne sont pas repartis.
75 % des « roulants » de la SNCF en grève.
Arrêt de travail de deux heures : hier P et T, aujourd’hui Finances.
« Centre Presse » l’annonçait hier matin : depuis minuit et pour 24 heures les cheminots de Poitiers étaient en grève. Suivant le mot d’ordre lancé conjointement par la CFTC et la CGT, les débrayages se sont poursuivis toute la journée, variant selon les services et les équipes. S’ils n’atteignirent, en moyenne, que 45 % des agents d’exploitation, c’est 75 % du personnel de la traction qui fut en grève. La conséquence directe, c’est que les trains omnibus ne circulèrent pas, à l’exception des trains du matin, amenant les ouvriers et les écoliers qui firent à peu près leur horaire. Par contre les omnibus quittant Poitiers autour de 18 h. 30 sont restés à quai.
Sur les grandes lignes, la situation fut diverse. Si les grands rapides comme le Drapeau (10 h. 21 et 21 h. 19) passèrent à l’heure, d’autres, par contre, subirent des retards importants, pouvant aller jusqu’à une heure, certains même furent supprimés comme d’ailleurs les autorails pour La Rochelle, Parthenay, Limoges.
Partout les services de sécurité furent assurés.
Conséquences : une partie du courrier n’est pas arrivée à Poitiers, ni non plus certaines marchandises. Conséquence également, des voyageurs ne purent partir ; mais comme les perturbations affectaient surtout les lignes à courtes distances, la plupart des éventuels voyageurs avaient pris leurs précautions. Néanmoins les voyageurs arrivés le matin pour travailler eurent quelques difficultés pour repartir le soir.
Les grévistes ont tenu un meeting hier matin à 11 heures à la Maison du peuple. Environ 120 cheminots appartenant aux divers syndicats y assistaient. La séance était présidée par M. Humblot (Autonomes), assisté de MM. Robineau (Cgt), Meyer (CFTC) et Perillot (retraités). Après avoir entendu leurs leaders, les assistants votèrent la motion ci-dessous qui devait être déposée à la Préfecture.
La motion
Les cheminots de Poitiers réunis le 9 mai 1961 à la Bourse du Travail à l’appel des syndicats CGT et CFTC,
Flétrissent le coup de force des généraux et conscients d’avoir accompli leur devoir pour éviter le fascisme et la dictature militaire, demandent le châtiment des factieux et la fin de la guerre d’Algérie par la négociation.
Ne peuvent accepter de renoncer à leurs revendications justifiées,
Demandent :
- l’augmentation substantielle des salaires et retraites ;
- le relèvement du salaire de base en fonction de la hausse du coût de la vie ;
- la suppression des abattements de zone ;
- la réduction de la durée du travail par retour aux 40 heures en 5 jours, sans diminution des salaires ;
- la solution des revendications catégorielles afférentes à chaque service ;
- s’engagent à poursuivre la lutte jusqu’à l’aboutissement final de leurs justes revendications.
le 16/11/2021 à 14:58
Source : Centre Presse
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