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0505019/05/1961POITIERS

GRÈVES - LA RÉUNION À LA MAISON DU PEUPLE

A 10 heures, environ deux cents cheminots auxquels s’étaient joints quelques délégués d’EDF-GDF, se sont réunis à la Maison du peuple où plusieurs orateurs ont exposé les raisons de cette journée revendicative.

C’est tout d’abord M. Meyer (CFTC) qui se félicite de voir que les différentes fédérations syndicales se soient mises d’accord pour obtenir un meilleur résultat.

Puis M. Robineau (CGT) souligne l’ampleur du mouvement de cette journée et donne quelques explications sur la durée de la grève des cheminots : « Pourquoi 32 heures ?, dit-il. Parce que dans le cas d’une grève de 24 h. ou 48 h., il suffit de modifier la date sur les feuilles d’aiguillages et de trafic pour que tout soit normal. Alors qu’une reprise en cours de journée provoque un décalage et une perturbation dans toute la circulation SNCF ».

Puis il poursuit : « Cette grève est la poursuite de la lutte de nos ainés qui ont tant obtenu : semaine de 40 heures, droit de grève, etc.. tant de choses que nous n’avons pas toujours su conserver. Le Gouvernement nous accorde 1,75 % au 1er octobre 1961. Cela représente 700 fr par mois pour l’homme d’équipe à Paris. Nous ne sommes pas des mendiants mais des travailleurs. Il suffirait de 35 milliards pour nous donner satisfaction. En 1960, les cadeaux faits aux grandes entreprises qui font travailler la SNCF (avec le tarif préférentiel) se sont élevés à 260 milliards contre 200 milliards en 1959. Ce n’est pas le tarif voyageurs qu’il faut augmenter, mais le tarif préférentiel qui d’ailleurs ne fait pas baisser les prix. La moitié des 69 milliards de cadeaux supplémentaires en 1960 nous auraient suffit.

« On nous dit qu’une augmentation de nos salaires provoquerait une hausse des prix. Depuis longtemps nos salaires n’ont pas bougé et pourtant la vie n’a pas baissé, chacun s’en aperçoit ! On nous dit aussi de ne pas faire grève, mais de discuter. Il y a longtemps que nous discutons, sans aucun résultat. L’une de nos revendications, le retour à la semaine de 40 heures, permettrait l’embauche des jeunes, c’est un objectif que nous ne devons pas oublier ».

M. Pineau (CFTC) lui succède pour souligner la parfaite unité enregistrée pour ce mouvement de grève : « Nous n’obtiendrons satisfaction que si toutes les grandes administrations s’unissent. Le gouvernement n’a pas fait de réquisition comme il l’avait envisagé car il compte sur l’usure. Il faut faire attention à ne pas se lasser.

« On essaie de nous déconsidérer aux yeux du public en nous faisant supporter une augmentation des tarifs qui est peut-être déjà prévue. En face de nous, nous avons une administration qui s’est adaptée techniquement mais qui a un siècle de retard sur le plan social et humain. La force syndicale doit être employée à bon escient.

MM. Larcher (FO), Merle (Autonome) ; Périllaud (retraités) leur succèdent pour développer brièvement les mêmes thèmes.

C’est ensuite le tour de MM. Collet (CGT) et Deguille (CFTC), tous deux de l’EDF-GDF, venus apporter leur salut aux cheminots et leur dire tout leur appui dans une lutte pour les mêmes revendications. On note ensuite une intervention de M. Lecoffre et c’est M. Meyer qui, brièvement, conclu cette réunion.

Pas de motion

A l’unanimité, les cheminots ont décidé de ne pas déposer de motion à la Préfecture, leurs revendications demeurant les mêmes : augmentation des salaires, relèvement du salaire de base, semaine de 40 heures, etc.

La situation à 0 heure

La grève était toujours effective à 0 heure et seul l’autorail de La Rochelle est entré en gare à 20 h. 15. A 21 h. 28 il repartait à La Rochelle (horaires respectés).

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le 16/11/2021 à 16:07

Source : Centre Presse

grève, meeting, unité

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