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La journée d’aujourd’hui pourrait voir un accord direction-ouvriers à Poitiers

Nous en sommes au septième jour de cette grève totale à l’usine de la Pile Leclanché. Quelle est donc la situation au terme de cette semaine agitée ?

Rappelons tout d’abord les origines de la crise. Les ouvriers de cette entreprise, qui groupe à Chasseneuil 900 ouvriers, touchaient un salaire horaire de 121 francs. Malgré plusieurs demandes, aucune augmentation ne leur fut accordée avant la fin de l’année 1960. A cette époque, 4 % leur étaient versés en supplément, ce qui portait le salaire à 128 francs.

Dans un même temps la prime de rendement était diminuée. Ce qui ne modifia pas le total touché chaque quinzaine. C’est ainsi qu’en faisant 90 heures (soit 10 heures supplémentaires) un ouvrier, père de famille, gagnait 14 250 fr par quinzaine.

Les délégués syndicaux et ouvriers effectuèrent de nouvelles démarches auprès de leur direction réclamant 22 % d’augmentation au lieu des 4 % accordés précédemment. C’est-à-dire qu’aucun salaire ne serait inférieur à 35 000 fr par mois pour 173 heures de travail. Mais la direction refusa toujours de prendre contact avec le personnel, ce qui fit grandir le mécontentement des ouvriers.

Après avoir débrayé à deux reprises pendant deux heures, les ouvriers, unanimes, cessaient le travail vendredi dernier, à 7 h. 45 et l’usine connaissait un sommeil prolongé.

Mais un élément nouveau est intervenu, à la suite de la manifestation de masse qui se déroula lundi à Poitiers et des diverses interventions faites auprès de la direction générale. En effet, avançant sa venue de plusieurs jours, M. Deschamps, directeur général de la SAFT, a décidé de venir aujourd’hui à Poitiers, où il rencontrera les délégués syndicaux et ouvriers à l’Inspection du Travail. De cette entrevue pourrait surgir un accord entre les deux parties, ce qui aurait pour effet la reprise immédiate du travail. Mais il paraît assuré que si les propositions de la direction générale ne semblent pas suffisantes aux ouvriers, ceux-ci décideront la poursuite de la grève, ayant affirmé leur volonté d’aller jusqu’au bout dans leur lutte.

Des collectes ont eu lieu

Dans toutes les communes environnantes de Chasseneuil ainsi qu’à Poitiers et Châtellerault, des collectes ont été organisées hier par les grévistes. Les sommes récoltées seront déposées dans les mairies des communes où demeurent des employés de l’usine.