0508215/07/1961POITIERS
A l’issue d’une discussion syndicat-patronat les ouvriers ont fait aboutir leurs revendications
Après une semaine agitée, l’usine de la Pile Leclanché à Chasseneuil va retrouver lundi matin sa physionomie habituelle. En effet, à la suite d’un accord intervenu au cours de l’après-midi de jeudi entre les syndicats et la Direction générale, les ouvriers en grève depuis une semaine, ont décidé à l’unanimité de reprendre le travail lundi aux heures normales.
Mais il faut, avant tout, revenir sur cette journée de jeudi qui vit la fin d’un conflit social assez grave.
La journée de jeudi
Il n’aura pas fallu moins de cinq heures et quart d’une discussion très serrée mais, soulignons-le, très courtoise, tant du côté patronal que du côté ouvrier, pour aboutir à un accord. Ce climat a été rendu possible, sans nul doute, par la médiation de M. Viault, inspecteur départemental du Travail, qui s’attacha à faire demeurer ces conversations dans un cadre normal et propre à aider à leur aboutissement.
A 9 h. 30, donc, quelques délégués syndicaux étaient reçus par M. Viault, puis à 10 h. 05 la discussion s’engageait, dans la salle des commissions, entre les délégués ouvriers et la Direction de la SAFT, représentée par M. Deschamps, directeur général ; Magne, directeur général adjoint ; Emeria, directeur technique et Descloux, directeur de l’usine de Chasseneuil. M. Viault assistait également à ces discussions qui devaient se prolonger jusqu’à 12 h. 40.
A ce moment, une suspension fut décidée jusqu’à 14 h. 30, pendant laquelle les délégués allèrent à Chasseneuil rendre compte aux ouvriers de la situation.
A 14 h. 45 la discussion reprenait et ne devait s’achever qu’à 17 heures. Néanmoins, à 15 h. 30, MM. Deschamps et Magne étaient reçus par M. le Préfet.
Les revendications ont abouti
A 17 heures, le protocole d’accord était signé, les délégués reprenaient le chemin de Chasseneuil, où les ouvriers les attendaient avec l’impatience que l’on devine.
C’est M. Girard, secrétaire général de l’UD de la CFTC qui donna lecture du protocole d’accord. Celui-ci précise que le salaire horaire réel ne sera en aucun cas inférieur à 200 fr ; d’autre part, la prime de vacances sera accordée. A titre exceptionnel, l’usine sera ouverte les samedismé 22 et 29 juillet pour permettre aux ouvriers de récupérer les heures perdues pendant la grève. Ces journées seront, précisons-le, payées au taux normal, sans supplément. Ces dispositions prennent effet à dater du 1er juillet 1961.
Reprise du travail dans les conditions normales
Le travail reprendra donc lundi matin aux heures normales. Les personnes travaillant en équipe doivent reprendre le travail à 5 h. 15 et disposeront d’un car.
Photo : Les ouvriers massés devant l’usine écoutent la lecture du protocole d’accord qui consacre l’aboutissement de leurs revendications
le 24/11/2021 à 13:00
Source : Centre Presse
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