CGT

Se connecter

Hier, en fin d’après-midi, salle de la Rosée, M. Ernest Bouchet, député, donnait une réunion d’information sur le brûlant sujet d’actualité que constitue l’avenir de la Manufacture nationale d’armes.

L’exposé de M. Bouchet fut assez court et on trouvera les principaux arguments dans la lettre que le député de Châtellerault vient d’adresser à M. Paulet, responsable du syndicat CGT-FO, en réponse à la lettre ouverte de ce dernier que nous avons publiée en temps utile.

M. Bouchet a assuré que, dans l’immédiat, il n’y a aucune menace de fermeture, de cession ou de reconcession et qu’en tout cas tout serait fait pour sauvegarder les intérêts du personnel.

A l’issue de cet exposé, un échange de vues eut lieu.

Réponse de M. Bouchet, député, à M. Paulet, secrétaire du syndicat FO

Monsieur le secrétaire,

Par lettre ouverte, en date du 7 courant, vous avez attiré mon attention sur les menaces de fermeture, ou plus précisément de reconversion de la Manufacture nationale d’armes de Châtellerault.

Je suis de très près l’évolution de cette situation ; mais j’ai tenu – avant de vous répondre, par la voie que vous avez choisie – à rencontrer à nouveau les dirigeants du Ministère des Armées, chargés d’étudier les questions de cessions, reconversions… des établissements de la DEFA.

A la vérité, après ces entretiens, je n’ai rien à changer à la déclaration que j’avais faite en juin dernier et que je rappelle ci-dessous :
« Il est vraisemblable que ne seront pas maintenues indéfiniment les trois manufactures d’armes de Châtellerault, Saint-Etienne et Tulle ; et qu’il est possible que la première suppression soit celle de Châtellerault. Mais, actuellement, la fermeture de notre grand établissement n’est pas envisagée et – j’en ai reçu l’assurance formelle des autorités compétentes - ne le sera certainement pas avant plusieurs années.
« Je dois ajouter qu’il n’a jamais été envisagé de licencier le personnel (les différents syndicats le savent bien). Si des raisons d’intérêt national devaient entraîner la cessation des activités actuelles, il serait probablement procédé à une reconversion qui permettrait à chacun des ouvriers, employés et cadres de continuer à travailler sans perdre les avantages acquis.
« Malgré l’intérêt que présentent ces assurances, il est heureux qu’un très gros effort soit fait par la municipalité de Châtellerault, pour attirer dans notre ville de nouvelles industries. Je répète que si j’ai la certitude de ne pas avoir à craindre d’arrêt de travail dans les prochaines années, je ne suis pas aussi affirmatif pour ce que j’appellerai l’avenir à « moyen terme ».
« A ce moment là, même si une reconversion est possible, il sera intéressant d’avoir de nombreux débouchés pour notre main-d’œuvre.
« C’est donc une sécurité très importante pour notre ville et pour toute la région, que d’amener autour de Châtellerault de nouvelles industries. C’est aussi pour les jeunes de nos divers centres d’apprentissage professionnel un encouragement précieux à persévérer dans leurs efforts.

Je tiens à ajouter à cette déclaration, la précision suivante – pour moi primordiale car il s’agit de l’avenir des travailleurs : je suis autorisé à vous donner l’assurance qu’en cas de reconversion ou, éventuellement, d’une cession, les intérêts du personnel seront sauvegardés : c’est ce qui a été fait, par exemple, à Irigny.

Comme par le passé, je suivrai avec intérêt, tout ce qui se rapporte à notre grand établissement ; le cas échéant j’étudierai, avec l’attention quelles méritent, les suggestions que vous voudrez bien me présenter.

Veuillez agréer, Monsieur le secrétaire.

E. Bouchet