CGT

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« Vous avez constaté au cours de la matinée du 18 octobre des coupures de courant et baisse de pression du gaz. Pourquoi ? Les faits sont simples.

« Les organisations syndicales d’EDF-GDF (ouvriers, employés, maîtrise et cadres) ont signé avec les directeurs généraux une convention fixant :
« 1° Un salaire national de base au niveau des conditions économiques de janvier 1960.
« 2° Un plan de redressement de la structure des rémunérations dont la situation était détériorée depuis plusieurs années.

« Cela c’était « l’acte raisonnable » et le personnel était en droit d’espérer à l’époque que le respect des engagements pris apporterait enfin une solution durable et une période stable sur les problèmes des salaires, traitements, retraites et pensions au sein de nos deux industries du gaz et de l’électricité.

« Mais depuis plusieurs mois, le gouvernement, qu’il soit représenté par le ministre de tutelle, les services des finances, les services du premier ministre, les services du Président de la République, ne reconnaît plus les faits écrits et signés.

« Voilà donc la source du conflit.

« Nous avons organisé des arrêts de travail limités, sans beaucoup d’incidences auprès des usagers ; nous avons multiplié les délégations auprès des pouvoirs publics, nous avons cru à la vertu des « actes responsables ».

« L’attitude du gouvernement reste inchangée à notre égard (et à celui également de l’ensemble des travailleurs), les engagements pris en janvier 1960 continuent d’être violés.

« Le coût de la vie ne cesse d’augmenter chaque jour. Les payes des ouvriers, des employés, des cadres sont inférieures (tous compléments considérés) de plus de 30 % par rapport aux besoins de la vie.

« Nous sommes obligés de conclure que seul le rapport des forces compte ; c’est pourquoi l’ensemble du personnel EDF – GDF se trouve contraint de démontrer la preuve de sa puissance et de sa détermination :

« Coupures limitées volontairement le 18 mai 1961 et 90 % du personnel dans l’action.

« Coupures massives d’électricité le 18 octobre 1961 dans la matinée et baisse du gaz au minimum, 95 % du personnel dans l’action.

« Voilà où sont conduits les gaziers et électriciens, fatigués des bonnes paroles et révoltés par les reniements successifs des promesses.