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Pas de courant, peu de gaz.

Vendredi matin, la grève de l’Électricité, Gaz de France a été suivie par la grande majorité des agents de Poitiers et du département. Dès le début de la matinée on estimait que 95 % du personnel EDF GDF avait débrayé, en effet la distribution du courant était interrompue dans la quasi totalité du département, paralysant de nombreuses industries.

A Poitiers, même alors que le 18 octobre, les coupures avaient été très limitées, hier il en fut autrement les grévistes n’ayant maintenu sous tension que « le circuit Croix Rouge », c’est-à-dire celui qui assure le courant aux hôpitaux, cliniques et autres services de sécurité.

Pour ce qui est du gaz, comme la semaine dernière on a appliqué la pression de sécurité, ce qui revient à dire que, si dans les quartiers « hauts », la pression fut pratiquement normale, les usagers des quartiers bas ont eu à souffrir du mouvement revendicatif de vendredi matin.

A 9 heures, vendredi au centre de distribution du boulevard du Grand-Cerf, gaziers et électriciens ont tenu une brève réunion au cours de laquelle les dirigeants syndicaux ont exposé les raisons de ce mouvement.

Comme il a été prévu la grève a pris fin à 12 heures.

Voici le communiqué que les gaziers et électriciens nous ont fait parvenir à l’issue de la manifestation.

« Une fois de plus vous avez constaté des coupures de courant et baisses de pression du gaz.

« Pourquoi cela, moins de 15 jours après la dernière manifestation ?

« Notre communiqué de presse du 19 octobre vous apporte réponse sur cette question.

« Le gouvernement a feint de traiter par le mépris le mouvement du 18 octobre alors que cependant la presse a souligné sa parfaite organisation et la grande discipline syndicale dont nous avons fait preuve.

« Cette même presse a marqué dans son ensemble son étonnement de ne pas voir le Gouvernement permettre l’ouverture de discussions dans le secteur nationalisé alors que l’opinion publique est maintenant parfaitement informée par nos revendications.

« Nous sommes donc conduits, aujourd’hui, à dresser un « procès-verbal de carence ».

« C’est le gouvernement lui-même qui refuse la procédure d’arbitrage !

« Il ne reste donc, aux gens les plus raisonnables, qu’à envisager l’épreuve de force. Après tant d’espoirs déçus, nous ne pourrons nous contenter de demi-mesures ou d’étapes.

« Les Gaziers et Électriciens, honnêtes pour leur part, iront croissant dans leur action. Ils en ont aujourd’hui manifesté la preuve en élargissant encore l’étendue des coupures de courant.

« Une nouvelle fois nous posons la question : Le Gouvernement attend-il pour comprendre et respecter ses engagements que le Service public et semi-public déclenche une action concertée et généralisée.

Photo : Dans la cour du Centre du boulevard du Grand-Cerf, les grévistes écoutent l’allocution de leur délégué.