0514915/11/1961POITIERS
Les professeurs titulaires solidaires des stagiaires n’ont pas fait hier leur cours
La grève de 24 heures a été observée hier dans l’enseignement du second degré, en application de l’ordre lancé par les sections académiques des syndicats d’enseignants de Poitiers.
Une conférence de presse s’est tenue vers 16 h. 30, au Centre pédagogique. Les points de vue des syndicats furent exposés, les divers paragraphes du communiqué publié commentés.
On remarquait autour de M. Girard, secrétaire du SGEN, MM. Chayé SGEN (CFTC), Caillou SNES (FEN), ; Hennion SNES ; Pezeau, secrétaire académique du SNES ; Dufour, professeur au lycée et de nombreux professeurs.
Une rupture de contrat
Après avoir énoncé que l’affectation de certains professeurs stagiaires, dans des établissements éloignés de notre ville est une rupture de contrat (un texte dit très clairement : en aucune circonstance, les professeurs stagiaires pourront être appelés à des suppléances) les divers orateurs tinrent à rappeler que cette grève a pour but d’alerter l’opinion publique sur la grande misère de l’enseignement.
On manque de professeurs, alors on essaye de pallier cette insuffisance par un emploi au maximum de jeunes gens qui ont encore tout à apprendre de leur profession ; cependant ils vont se trouver éloignés du centre et ne pourront de ce fait parfaire leur formation.
C’est ainsi que sur 83 stagiaires, 45 ont été appelés dans ces postes où ils ne peuvent assurer un enseignement complet. Dans certains établissements, des élèves ont plusieurs professeurs de français ce qui est un non sens.
La grève étant sur le plan national, pour les professeurs stagiaires. Par solidarité avec leurs jeunes collègues, les professeurs titulaires de l’Académie de Poitiers ont également suspendu le travail, ce qui s’est traduit par des arrêts complets dans les établissements de Poitiers – de 85 à 100 % - pour la journée de mardi, ce qui constitue, disent les organisateurs, un plein succès compte tenu des difficultés dans lesquelles les ordres furent lancés.
Un communiqué
A l’issue de cette réunion, un texte a été remis à la presse, il constitue la synthèse des différents points de vue exprimés par les orateurs.
Le communiqué : la mise en application d’une circulaire ministérielle, en date du 9 octobre, vient de susciter à Poitiers comme dans toutes les villes universitaires, une vive émotion. Elle porte, en effet, profondément atteinte au bon fonctionnement de deux institutions : le Centre Pédagogique Régional (CPR) et l’Institut de Préparation à l’Enseignement Secondaire (IPES), dont ceux qui s’intéressent aux problèmes posés par le recrutement et la formation de professeurs qualifiés avaient apprécié la nécessité dans les difficiles circonstances actuelles.
Le texte de cette circulaire prévoit que les professeurs stagiaires du CPR, d’une part, les élèves-professeurs qui sont en quatrième année d’IPES d’autre part, pourront être chargés respectivement de 6 heures et de 4 heures d’enseignement dans des lycées parfois fort éloignés de Poitiers, ceci afin de remédier à la pénurie de personnel dont souffrent les établissements secondaires et techniques.
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Le mardi 14 novembre a été une journée de protestation contre ce projet de sabotage du CPR et des IPES. Le CPR de Poitiers a été en grève. La solidarité enseignante a joué et des mouvements de grève très amples ont eu lieu dans les lycées de Poitiers. Le but de cette action est d’obtenir le retrait de mesures maladroites et injustes.
Les sections académiques des Syndicats d’Enseignants de Poitiers.
le 06/12/2021 à 14:12
Source : Centre Presse
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