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0515228/11/1961POITIERS

AUJOURD'HUI GRÈVE SNCF — EDF-GDF

Ni courant, ni train
Les « trolleys » remplacés par des bus
Cinémas seulement en soirée

C’est aujourd’hui, mardi, qu’un important mouvement revendicatif va se manifester dans tout le pays, affectant particulièrement le secteur nationalisé : Électricité, Gaz de France et SNCF.
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LES CHEMINOTS DISENT « NON » AUX IMPÔTS NOUVEAUX

Voici un communiqué des syndicats des Cheminots CGT et CFTC :

« Comment peut-on expliquer que depuis 1938 le nombre des cheminots ait diminué de 164.000 unités, la durée hebdomadaire du travail ait augmenté de 8 heures, le trafic marchandises – qui représente 90 % de l’ensemble du trafic de la SNCF (c’est-à-dire en passant que les quelques trains de voyageurs qui circulent pendant la grève ne représentent pas grand-chose sur l’ensemble du trafic) est deux fois plus important, la productivité du travail a plus que doublé, que le pouvoir d’achat des salaires est réduit et que la SNCF soit toujours en déficit ?

« Parce qu’il existe dans les transports SNCF un tarif préférentiel par wagons et trains complets dont bénéficient surtout les grosses sociétés sidérurgiques et autres, contrairement à cette notion de service public qu’est la SNCF, notion dont devrait bénéficier toute la collectivité nationale et non une minorité d’usagers.

« Sans doute n’a-t-on jamais remarqué que la baisse avait existé ! Pourtant la tonne-kilométrique du minerai a diminué de 7 centimes de 1959 à 1960 et le produit moyen de l’ensemble des marchandises par trains et wagons complets a subi une baisse indiciaire de 0,24 % de 1959 à 1960. Nous laissons le soin de trouver à qui cela a profité ?… pas aux cheminots bien sûr.

« Mais, pendant ce temps, le produit moyen de la tonne-kilométrique « détail » (petites expéditions que chacun est susceptible d’expédier journellement) a subi une hausse « indiciaire » de 0,39 %.

« Si les « indices » tarifs de transports par trains et wagons complets avaient suivi les indices des prix de gros par rapport à 1938, comme ce fut le cas pour les expéditions de détail, et si la SNCF ne se conduisait pas comme un marchand qui achète des pommes de terre à 33 fr et les revendrait à 18, le prix de la tonne-kilométrique serait de 10,89 fr au lieu de 5,93 fr. Et comme le trafic pour 1960 a été de 55 milliards 500 millions de tonnes-kilométriques, cela fait un manque à gagner pour la SNCF de 273 milliards 500 millions, manque à gagner qui ne profite qu’aux grosses sociétés ou trusts sans répercussion sur les prix de vente des marchandises aux consommateurs.

« 273 milliards s’ajoutant au dernier relèvement des tarifs (6,25%) de quoi donner une augmentation que que substantielle aux 352.800 cheminots qui n’en demandent pas tant, mais qui veulent vivre dignement de leur travail sans pour cela priver les autres catégories de travailleurs de leur gagne pain par l’institution d’impôts nouveaux pour voir aboutir leurs revendications comme le laisse entendre le Gouvernement.

« A la veille d’un mouvement revendicatif justifié, nous tenons à souligner que par rapport à 1957, l’indice des salaires horaires de l’industrie est de 152,9 – chiffre du Ministère du Travail – alors que celui des cheminots n’arrive qu’à 126,2, soit en quatre ans un retard de 15 % qui vient s’ajouter aux 20 % constatés officiellement en 1957 et que les cheminots attendent toujours ».

 

 

le 06/12/2021 à 14:37

Source : Centre Presse

appel, grève, SNCF, impôts

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