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Quatre trains sont passés en Gare – Les trolleybus n’ont pas roulé hier

A l’image du pays, paralysé par un mouvement de grève observé par la SNCF et l’EDF – GDF, Poitiers a été hier, privé de courant, de trains et par là même de toute activité de base qui donne vie à la cité. Aux premières heures de la matinée, secteur par secteur, le courant électrique était coupé, les clignotants restaient « muets » aux carrefours des rues de Poitiers et les usagers des trolleybus attendaient qu’un car de secours arrive en remplacement…

Images pittoresques acceptées de bon cœur, semble-t-il, par les usagers en dépit des perturbations enregistrées dans les activités artisanales, commerciales et industrielles, tant il est vrai que la fée électrique a pris une place prépondérante dans la vie quotidienne.

Approvisionnement en pain assuré

L’approvisionnement, chose primordiale, a cependant pu s’effectuer normalement car les Poitevins sont gens prudents. Ainsi par exemple, les boulangers ont travaillé toute la nuit et le pain pu être vendu toute la journée, froid, certes, mais il y en eut pour satisfaire la demande.

Au marché, il en fut de même, mais les réfrigérateurs étaient en panne. Il va sans dire cependant que le marché fut affecté par l’absence de courant et la vente au petit matin s’effectua… aux chandelles, avec plus de philosophie que de bonne grâce !

Les services de sécurité assurés

Cependant les services de sécurité ont été assurés, comme ils l’ont été lors des précédents mouvements. Les hôpitaux furent alimentés normalement, ainsi que les cliniques.

En fin de soirée, à 17 h. 12,le courant était rétabli et la cité retrouvait son activité normale.

Deux cars ont remplacé les trolleybus

Touchée par les coupures de courant, la Compagnie a mis deux cars en service pour remplacer les trolleybus qui ne reprirent leur service normal qu’à 17 h. 15, quand le courant fut rétabli.

LE MEETING À LA MAISON DU PEUPLE

Au cours de la matinée, un meeting s’était tenu à la Maison du peuple. Il devait réunir plusieurs centaines de grévistes de l’EDF – GDF et de la SNCF groupés sous la présidence de MM. Ardouin et Périllaud, pour entendre divers orateurs qui s’attachèrent à rappeler les buts de ce vaste mouvement, « mouvement qui vient pour rappeler au public la situation actuelle de la fonction publique ».

C’est ainsi que, pour la SNCF, M. Pornot (CGT) et Mayer (CFTC) se félicitèrent en constatant l’unité qui s’est faite autour d’un mouvement commun. Ils dénoncèrent certains abus, rappelant en particulier celui du tarif préférentiel pour marchandises expédiées par trains complets. L’un et l’autre regrettèrent l’absence de participation des cadres au mouvement.

L’usager n’aurait pas à supporter une augmentation des salaires à l’EDF

MM. Lesimple (CGC UNCM), Delavault (FO), Deguille (CFTC) et Collet (CGT Cadres) prirent la parole au nom du personnel d’EDF pour se féliciter de voir les cadres participer au mouvement et pour rappeler qu’aucune augmentation de salaire en rapport avec le coût de la vie n’est intervenue depuis dix ans. Cette augmentation, de toute façon, peut être appliquée, disent-ils, sans avoir à être supportée par l’usager.

A l’issue de cette réunion plusieurs motions ont été votées. Nous les publions ci-après, ainsi que le texte d’un communiqué des organisations syndicales de l’EDF et de la Régie d’Électricité de la Vienne.

La résolution commune

« Les différents syndicats des Cheminots de Poitiers, se félicitent de la réussite du mouvement déclenché en commun avec les organisations de l’EDF-GDF.

« L’ampleur de ce mouvement démontre la volonté tenace des 500.000 cheminots, électriciens et gaziers de voir aboutir rapidement leurs revendications.

« Les Cheminots estiment très insuffisante l’augmentation de salaire qui leur est imposée et rejettent la responsabilité de cette grève et tous les désagréments qu’elle cause, sur un gouvernement dont la mauvaise foi est évidente.

« Pour satisfaire les revendications des Cheminots, il suffit de réduire la marge bénéficiaire des grosses sociétés qui profitent des tarifs de faveur. Les augmentations successives des tarifs voyageurs et marchandises n’étaient pas plus nécessaires que les impôts nouveaux dont on menace les travailleurs.

Photo : L’assistance pendant le meeting à la Maison du peuple

Les pourcentages de grévistes

A la SNCF, l’ordre de grève a été de l’ordre suivant : Dépôt, 80 % ; Exploitation, 80 % ; voies et bâtiments, 60 % (chiffres pour employés prenant leur service à 4 h. et à 12 h.).

A l’EDF, 90 % du personnel sur l’ensemble des services.