0525128/02/1962POITIERS
Nous déclare la direction de l’usine après les 47 licenciements
« Centre Presse » annonçait hier matin à ses lecteurs qu’à l’usine Leclanché à Chasseneuil, le 3 mars prochain, 47 licenciements interviendraient. Cette nouvelle a provoqué dans le monde du travail une légitime émotion.
Nous précisions que les 47 ouvriers et ouvrières étaient sous contrat de trois mois et que, celui-ci étant arrivé à échéance, cela a avait motivé la décision que l’on sait, d’autant que pour l’usine de Chasseneuil, c’est actuellement la morte saison.
Comme, d’autre part, dans le monde du travail on parlait non seulement de réduction des heures mais aussi d’une transformation de cette importante entreprise, « Centre Presse » au terme d’une enquête qu’il a menée, est en mesure d’apporter toutes les précisions utiles.
M. Emmeriat, directeur de l’usine de Chasseneuil et M. Pélerin ont bien voulu, hier, nous recevoir et nous donner les précisions que nous leur demandions.
Tout d’abord, à propos des 47 licenciements dont nous avions fait état, ils nous ont confirmé que cette nouvelle était exacte, en soulignant qu’il s’agissait d’une mesure atteignant un personnel temporaire, employé pour des travaux limités dans le temps.
« Fin 1961, les effectifs du personnel s’étaient trouvés gonflés par suite d’un travail important et urgent à accomplir. Par la suite un ralentissement s’est fait, il est normal à cette époque de l’année. C’est la raison pour laquelle, comme d’ailleurs cela se faisait les années passées, le personnel sous contrat pour une période de trois mois n’a pas vu le renouvellement de l’acte qui le lie à l’entreprise.
« Quant à des licenciements futurs, des chiffres avaient été avancés. Ils seront limités au maximum, à une quinzaine de personnes toujours pour les mêmes raisons.
Les horaires de travail
Le fait que les horaires de travail aient été réduits avait provoqué également de nombreux commentaires.
Il s’agit là, nous ont déclaré les dirigeants de l’usine, « d’une mesure prise d’une part par le fait de la morte-saison, d’autre part à la suite d’une réorganisation qui est en cours. Actuellement la moyenne de travail se situe aux environs de 40 heures. D’ici un mois elle sera augmentée. C’est là un fait saisonnier. Il en est ainsi chaque année au mois de mars, la période de reprise se situant courant avril et mai ».
Vers une extension de Leclanché
D’autres bruits faisaient état d’une reconversion de l’usine. On parlait même d’une fermeture. Ils sont, hâtons-nous de le dire, sans aucun fondement : l’assurance nous en a été donnée hier.
« Il ne s’agit en aucune façon ni de reconvertir l’usine ni de la fermer. L’usine emploie actuellement 900 personnes – elle est l’entreprise la plus importante du département – et procède à l’implantation de nouveaux bâtiments. Dans l’avenir, il est non seulement envisagé de maintenir son activité, mais de la porter à un niveau encore plus élevé. La mise en place de bâtiments nouveaux et de matériel en apporte la preuve » a conclu le porte-parole de l’usine.
La Pointe-à-Miteau, un projet toujours vrai
On sait et nous l’avions annoncé en son temps, que la SAFT (Société des accumulateurs, filiale de Leclanché) doit s’implanter dans la zone industrielle de la Pointe-à-Miteau.
« Cette implantation reste toujours vraie quoi qu’on ait pu en dire et le projet est toujours à l’ordre du jour. Quand interviendra une décision en ce qui concerne cette question ? Pour le moment nul ne peut en préjuger. L’implantation de la SAFT, en tous les cas, amènerait un décongestionnement de l’usine de Chasseneuil. Les fabrications faites à la Pointe-à-Miteau seraient du même ordre que celles réalisées à Chasseneuil-du-Poitou ».
le 15/12/2021 à 17:30
Source : Centre Presse
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