0527928/03/1962CHATELLERAULT
de la ville de Châtellerault
Sous le titre : « Où en sommes-nous du problème de la Manufacture », nous recevons du Comité de défense de la MAC et des syndicats, un long communiqué qui fait le point de la situation.
Dans ce communiqué il est dit notamment « que la volonté des personnels de défendre leur établissement, leur emploi et leurs statuts est réaffirmée avec force et que les syndicats et la Comité de défense s’opposent à la décision prise unilatéralement par le Gouvernement, celle de céder à la SFENA une partie de la MAC, l’annexe de la Brelandière, puis dans un second temps « convertir » le reste de la MAC, c’est-à-dire l’établissement principal ».
Suit une analyse très complète et documentée des raisons de cette opposition. « Sous réserve de réformes de structures indispensables, il est possible de faire fonctionner la MAC dans son cadre d’établissement de l’État et avec maintien, voire l’amélioration des statuts des personnels. Il ne manque pas de commandes, de travail, ni de personnels qualifiés », dit le communiqué qui ajoute : « La vente de l’annexe de la Brelandière à la SFENA, c’est la perte d’une partie du patrimoine national aux profits uniques des intérêts du secteur privé, en même temps qu’elle peut être considérée comme un premier pas décisif vers la liquidation complète de notre établissement au sein de la DEFA.
Après avoir analysé certaines prises de position de personnalités locales et avoir dit leur désaccord, le Comité de défense et les syndicats concluent :
« Nous affirmons, considérant que c’est l’expression de la vérité, qu’à aucun moment il n’y a eu dialogue avec le Gouvernement, mais l’exposé et l’affirmation par nos interlocuteurs du plan gouvernemental et de leur ferme volonté de le faire appliquer, sans aucune possibilité pour les représentants du personnel de discuter sur le fond du problème, c’est-à-dire le bien-fondé pour l’ensemble de l’établissement de rester au sein de la Défense nationale.
« C’est pourquoi nous considérons le maintien de la Brelandière comme absolument vital, ce maintien étant un élément prépondérant pour assurer l’avenir de l’ensemble de la Manufacture, de la ville de Châtellerault et un débouché permanent pour la jeunesse de notre région.
« Loin de nous « battre contre des moulins à vent », n’ayant pas de vocation de Don Quichotte, nous sommes obligés de rester dans le concret d’une situation sans aucune sorte d’utopie.
« De ce qui précède, il ressort :
« 1) Que tout semble fait pour que la Manufacture ne reste pas Établissement d’État de fabrication d’armement,
« 2) Les personnels de la Manufacture sont dans l’expectative complète en ce qui concerne d’une façon concrète le sort qui leur est réservé.
« C’est pourquoi la motion votée par le Conseil municipal de Châtellerault, réuni en Commission générale à l’Hôtel de ville, le 23 décembre 1961, à 17 heures, prend aujourd’hui toute sa valeur pour l’ensemble des personnels de la MAC, particulièrement dans son dernier paragraphe où il est indiqué : le Conseil municipal « proteste de la façon la plus solennelle contre les errements de l’action de reconversion présentement engagée et déclare qu’en l’absence de dispositions tendant à assurer le maintien à Châtellerault d’un établissement d’État de fabrication d’armement et la publication de textes donnant des garanties précises aux travailleurs, il serait conduit à donner collectivement sa démission à la date du 31 mars 1962 ».
Les personnels, qui sont décidés à défendre leur établissement, leur emploi et leurs statuts, comptent fermement sur la démission collective du Conseil municipal à la date qu’il s’est lui-même fixée.
« En démissionnant, le Conseil municipal fera la preuve, d’une façon effective et sans aucune ambiguïté, de sa solidarité avec les personnels de la MAC et leur famille qui, depuis six mois, vivent dans l’anxiété et la crainte du lendemain ».
le 26/12/2021 à 11:52
Source : Centre Presse
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