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Ce matin, à 10 h. 30, à la Maison du peuple, les Hospitaliers (service de l’hôpital psychiatrique de Poitiers) tiennent un meeting faisant suite à la grève de 24 heures décidée pour ce jour.

Ils nous ont fait parvenir le communiqué ci-après :

Alerte aux familles d’hospitalisés

« Les personnels de l’Hôpital psychiatrique de Poitiers manifestent, mercredi 9 mai 1962, par une grève de 24 heures, leur mécontentement de voir négliger leurs légitimes revendications :
- Parution immédiate des textes concernant le personnel soignant des H.P. ;
- Opposition à l’allongement des carrières ;
- Opposition à la création d’un deuxième cadre d’infirmier en psychiatrie, ce qui représente un danger par la division qu’il créera dans les services ;
- Alignement pur et simple des indices d’infirmiers en psychiatrie sur ceux des infirmiers d’État ;
- Opposition à l’emploi d’auxiliaires dans les H.P. ;
- Augmentation des effectifs en fonction des besoins réels.

« Obligés de travailler dans des conditions précaires du fait du manque de personnel, ils veulent montrer aux familles d’hospitalisés que malgré toute leur conscience professionnelle et leur volonté d’assurer les soins et le bien-être des malades, aucune des conditions requises n’est réunie pour assurer un service normal et que ce n’est qu’au prix d’un effort permanent, parfois difficilement, qu’ils réussissent à accomplir leur tâche, malgré, il faut le dire, la compréhension de leurs chefs de service qui, conscients de cette situation, sont maintes fois intervenus auprès des Pouvoirs publics.

« Ils déclarent que si les services sont parfois négligés, seuls les pouvoirs publics sont responsables par leur opposition formelle à un recrutement suffisant et à l’octroi de salaires décents.

« Ils assurent malgré tout les familles que, comme les autres jours, pendant la journée de grève, le personnel et ses chefs de service, feront le maximum pour ne pas négliger le bien-être et les soins de leurs malades.

Le personnel de l’hôpital psychiatrique de Poitiers