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Aujourd’hui les personnels des Lycées techniques de l’académie de Poitiers, répondant à l’appel de leur syndicat, sont en grève, une grève qui s’insère dans une suite de grèves « tournantes ».

Il s’agit d’appuyer au moyen de cette grève les revendications des professeurs techniques adjoints (près de 4.000 pour toute la France) qui veulent notamment gagner quelques milliers de francs de plus par mois.

La grève a débuté, lundi à Paris. Elle s’est déroulée mardi à Lille, Bordeaux et Dijon, aujourd’hui elle a lieu à Lyon, à Nancy et à Poitiers.

Faits exceptionnels, étudiants et professeurs de faculté ont lancé, d’un commun accord, un mot d’ordre de grève pour vendredi prochain. Ce jour là, pratiquement pas de cours.

Par ce geste, les étudiants et professeurs veulent alerter l’opinion sur l’insuffisance des crédits consacrés à l’Éducation nationale dans le budget de 1963.

Les élèves des facultés voudraient obtenir des logements, les professeurs et chercheurs une prime de recherche.

Les étudiants veulent des locaux pour y dormir, mais aussi pour y travailler.

Un communiqué du bureau académique du SNA de l’Enseignement

Le bureau académique du Syndicat national autonome de l’Enseignement technique nous communique :

Les personnels des Lycées techniques de l’académie de Poitiers, répondant à l’appel de leur syndicat font, ce jour 7 novembre une grève de 24 heures qui s’insère dans une suite de grèves tournantes déclenchées entre le 5 et le 14 novembre dans toutes les académies.

Ces personnels font savoir que l’objectif immédiat de cette grève est d’amener le gouvernement à tenir l’engagement qu’il a pris à l’égard du personnel enseignant au sujet de la réforme du recrutement des professeurs d’atelier et de l’octroi à ces derniers de l’indice de traitement 475 qui doit en résulter.

Mais ils rappellent que dans la crise redoutable que traverse l’Université, ils ne peuvent accepter sans réagir que l’enseignement public et singulièrement l’enseignement technique qui apparaît le plus exposé, soit systématiquement négligé par le pouvoir.

Ils dénoncent cette politique d’asphyxie de l’Université publique qui consiste à refuser ou freiner la satisfaction des revendications légitimes de tout le personnel enseignant.

On refuse aux répétiteurs l’intégration dans le cadre des adjoints d’enseignement.

On impose aux maîtres d’internat des conditions de travail incompatibles avec la poursuite des études.

On refuse aux maîtres auxiliaires dont on a le plus urgent besoin une rémunération convenable et des garanties de stabilité de l’emploi.

On discute toujours du statut des surveillants généraux, du statut du personnel de l’orientation scolaire et professionnelle.

On accorde le bénéfice de l’échelle 11 (indice 550) qu’à un petit nombre de professeurs certifiés.

On refuse la revalorisation de la fonction de toutes les catégories du personnel de l’Éducation nationale.

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