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Les syndicats et Comités de défense des établissements menacés ont tenu réunion

Le 8 février 1962 près de 3.000 personnes participaient à l’important meeting organisé par le Comité de défense de la Manufacture d’armes de Châtellerault et les syndicats pour le maintien de l’établissement au sein de la DEFA.

A l’occasion de cette date anniversaire, le bureau du Comité de défense et les syndicats CGT, CFTC et FO de la MAC ont organisé hier soir une importante réunion avec les syndicats et Comités de défense des établissements directement menacés du Havre, Valence, Limoges, Saint-Étienne et Châtellerault.

Cette réunion avait pour but de faire un large tour d’horizon sur les menaces qui pèsent sur les établissements, l’action engagée et la continuation de celle-ci.

Grève d’une demi-heure

Répondant à l’appel du Comité de défense et des syndicats, le personnel ouvrier de la MAC a débrayé hier soir à 17 h. 45 pour un arrêt de travail d’un quart d’heure afin de manifester leur solidarité avec l’importante réunion de l’après-midi qui avait mis en présence les divers représentants des comités de défense et syndicats des établissements de Limoges et autres lieux actuellement menacés. Le pourcentage des grévistes fut de l’ordre de 70 %.

A 18 h. 30, 300 ouvriers environ se retrouvèrent dans la vaste salle de la cantine de la Manufacture où les avaient convié le Comité de défense et les organisations syndicales.

Un meeting

Sur l’estrade avaient pris place les délégués syndicaux et les membres du comité de défense du Havre, Saint-Étienne, Limoges et Châtellerault.

M. Augras, président du Comité de défense de Châtellerault, présidait la réunion et demanda tout d’abord une minute de silence à la mémoire de ceux tombés lors de la manifestation du 8 février 1962 à Paris. Puis il donnait la parole aux représentants locaux des trois syndicats.

M. Autexier, représentant de la CFTC, annonçait la signature par le ministre des Finances le matin même du bordereau accordant une augmentation de 6 % à compter de novembre aux ouvriers de la MAC. Il soulignait l’efficacité de la lutte entreprise il y a plus d’un an « laquelle a retardé l’aliénation du potentiel national aux entreprises privées », il insistait sur la nécessité de rester unis « pour continuer à lutter en faveur du maintien des statuts et des établissements ».

M. Paulet, délégué FO, s’efforça d’analyser la nouvelle situation de la Manufacture par suite de la mise en route de la SFENA et demandait la reconversion de l’établissement dans le cadre de l’État.

M. Leclerc, CGT, rappelait la double signification de cette journée anniversaire : Manifestation de Paris et à Châtellerault, manifestation en faveur du maintien de la MAC.

Parlant des travaux de la journée, il dit son espoir de voir se créer un nouvel élan pour la défense des établissements menacés. Le président Augras excusait M. Gond, président d’honneur du Comité de défense et donnait lecture de la motion mise au point au cours de la séance de travail de l’après-midi.

Cette motion souligne la situation des divers établissements que l’on s’efforce d’éliminer du sein de la DEFA. Elle en dégage les conséquences pour les personnels, elle souligne que la lutte entreprise par les comités de défense a eu pour effet de retarder le plan d’application, mais que la menace reste entière. Elle demande notamment l’annulation de mesures prises à l’encontre de certains établissements et le plein emploi dans ces établissements. Elle prévoit l’organisation d’une journée nationale de la DEFA pour le mois de mars.

Photo : Les ouvriers de la Manu pendant le compte-rendu de la séance de travail du Comité de défense.