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Les ouvriers demandent notamment une quatrième semaine de congés

Un important mouvement de grève s’est fait jour hier aux usines Dutheil à Domine près de Châtellerault, 80 % du personnel ouvrier des usines, soit environ 250 travailleurs répondant au mot d’ordre lancé par la CGT, arrêtaient de travailler à 16 h. 15 pour une heure.

Cette manifestation faisait suite à l’échec de l’entrevue qui eut lieu récemment entre les membres du Comité d’entreprise et la direction des usines de Domine.

Les ouvriers demandent une augmentation de 0,20 de l’heure pour tous et une quatrième semaine de congé.

Leurs représentants ayant reçu une réponse négative, une grève d’une heure était décidée.

En dehors de l’usine, un meeting devait être organisé pendant cette heure de grève, meeting au cours duquel M. Laumont, secrétaire de la CGT et les délégués exposèrent les raisons de ce mouvement.

Portes fermées

Quant à 17 h. 45, les ouvriers voulurent rentrer dans l’établissement pour y reprendre leur travail jusqu’à l’heure de la débauche ils trouvèrent porte close.

La plupart d’entre eux avaient des vêtements à prendre à l’intérieur mais l’ordre avait été donné de ne pas les laisser entrer dans l’usine. Par contre ceux qui débauchaient avaient la faculté de sortir.

L’heure du départ des cars arriva, mais ceux-ci restaient à l’intérieur de l’usine. Il faut dire à ce sujet, que le personnel de l’usine métallurgique de Domine demeure dans un rayon de 20 kms et que depuis le début de décembre l’entreprise assure elle-même, au moyen de 5 cars, le transport de ses ouvriers.

Un service d’ordre sur place

La police châtelleraudaise prévenue arrivait sur place sous les ordres du commissaire Coutarel. On notait également la présence de l’adjudant-chef Postic, adjoint au capitaine commandant la compagnie de gendarmerie. D’autre part, une affiche était apposée sur la porte d’entrée sur laquelle était écrit ce communiqué laconique :

« L’établissement ouvrira lundi matin 18 février 1963. Le service des cars sera assuré dans les conditions habituelles ».

Les délégués du personnel et du Comité d’entreprise demandaient alors à être reçus par la direction qui acceptait de les recevoir vers 19 heures.

A 19 h. 30, autorisation était donnée de rentrer 10 par 10 dans l’usine afin qu’ils puissent récupérer leurs vêtements. A 20 heures les chauffeurs de cars étaient appelés et ceux-ci mettaient leur véhicule à la disposition des ouvriers, mais déjà beaucoup d’entre eux avaient pris leurs dispositions pour regagner leur domicile et c’est presque à vide qu’ils effectuèrent leur circuit.

Ce n’est qu’après 20 heures que se terminait l’entrevue avec les délégués du personnel et la direction. Cette discussion donna lieu à des échanges de vue, mais aucune décision ne fut prise et elle reprendra la semaine prochaine.