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Un mouvement de grève a affecté, hier, les ateliers de l’usine de la Pile Leclanché à Chasseneuil.

Ce mouvement s’est déclenché à 14 heures, à l’occasion de la coupure de courant qui a affecté notre département.

Le Comité de grève nous remis le communiqué ci-après :

Le communiqué ouvrier

Les organisations syndicales CFTC et CGT de la Pile Leclanché communiquent :

« Maintes fois, les syndicats, par leurs délégués, avaient déposé des revendications, dont la 4^e semaine de congés payés. Jusqu’à ce jour, aucune réponse favorable n’a été donnée.

« Le mouvement de grève surprise de ce vendredi a été provoqué par la direction qui refusait toutes les concessions proposées par les délégués au sujet de la récupération de la grève de l’EDF. La direction proposait aux délégués de faire travailler le personnel horaire de 7 h. 40 à 14 h. avec une coupure de 20’. Le personnel aurait pris son repas entre 14 h. et 15 h. Devant cette proposition, les délégués demandaient le paiement de l’heure perdue, estimant que seul le Gouvernement est responsable de cet état de chose ; la direction refuse.

« Les délégués proposent à la direction, puisqu’ils ne voulaient pas payer l’heure, de donner un casse-croûte gratuit au personnel. Deuxième refus de la direction.

« Les délégués demandent alors la possibilité pour le personnel de disposer de la salle de la cantine pendant les deux heures, le temps étant mauvais. 3^e refus de la direction.

« Devant ces refus successifs et n’ayant aucune réponse, à ce jour, sur la 4^e semaine de congés payés, les travailleurs ont décidé de ne pas reprendre le travail de la journée. Devant ce mouvement la direction convoquait les délégués et leur annonçait qu’elle venait de recevoir un coup de téléphone, comme quoi la Chambre patronale acceptait de discuter sur la 4^e semaine. Il a fallu ce mouvement pour que l’on sache que les patrons étaient « favorables ».

Les délégués ont protesté énergiquement sur la façon dont ils ont été reçus le matin à la direction : aucune concession n’était possible.

« Les syndicats organisèrent alors une manifestation dans Chasseneuil. Ils ne veulent pas seulement des discussions sur la 4^e semaine, ils veulent la 4^e semaine.

« Ils regrettent tout de même qu’il ait fallu ce mouvement pour que la direction leur en parle.

« Pendant la manifestation, des slogans exprimaient les désirs des travailleurs : 4^e semaine, paiement des heures perdues, le droit syndical, non à la réquisition, solidarité avec les mineurs.

« Les organisations syndicales se félicitent de ce mouvement-surprise ; sur 300 travailleurs touchés par la grève de l’EDF, dont le Gouvernement est le seul responsable, 250 ont manifesté.

La position de la direction de l’usine

En fin d’après-midi et en l’absence de M. Jean Pelllerin, directeur de l’usine, MM. Strudel et Porché, nous donnaient les précisions suivantes :

« S’il est exact qu’il nous fut proposé de régler une heure sur les deux perdues, nous avons par contre offert que les deux heures soient récupérées, ce qui fut fait lors des précédentes coupures. Il est exact que le casse-croûte demandé a été refusé et que nous n’avons pu mettre le réfectoire à la disposition du personnel, car il était encombré à cette heure. De plus, en de telles conditions, il nous était impossible de satisfaire cette demande, mais nous avons mis certains vestiaires à la disposition du personnel.

« En ce qui concerne la quatrième semaine de congés, un communiqué a été remis, annonçant qu’une réunion patronale s’est tenue le mercredi 27 mars et que ce projet est actuellement à l’étude ».