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0556016/07/1963POITIERS

LA RÉPONSE DES UD CGT – CGT-FO – CFTC AU DOCTEUR PAUL GUILLON, DÉPUTÉ

Les UD CGT, CGT-FO et CFTC nous prient d’insérer :

Les UD CGT, CGT-FO et CFTC, vivement émues par l’article du docteur Guillon, estiment de leur devoir d’attirer l’attention publique sur les points suivants :

- Le docteur Guillon confond réglementation et limitation. Les syndicats ont toujours admis les réglementations visant à faire respecter par les grévistes le matériel d’exploitation et à faire assurer les services d’urgence, par exemple pour le fonctionnement des hôpitaux ou le ravitaillement en lait des enfants. Ils ont conscience de défendre les faibles (malades, enfants, vieillards) avec un peu plus de zèle qu’un gouvernement qui ne construit ni assez d’hôpitaux, ni assez de logements, ni assez d’écoles et qui donne aux vieillards des allocations de misère.

Le projet de loi ne réglemente pas la grève, il la limite, parce qu’il donne au Gouvernement le temps de lancer les ordres individuels de réquisition. L’article 5 dévoile d’ailleurs surabondamment les intentions du Gouvernement : quand on enlève la journée entière de salaire pour une heure de grève, à qui fera-t-on croire que l’on a uniquement en vue le bien public ?

Le docteur Guillon assimile les grèves tournantes à de « véritables tentatives de subversion ». Autant dire que lorsque les travailleurs, pour ne plus se laisser exploiter, choisissent librement les modalités d’une grève, ils deviennent des hors-la-loi. Quiconque ne plie pas devant l’arbitraire est accusé de subversion. De telles phrases en disent long sur la façon dont le gouvernement entend respecter les libertés.

Le docteur Guillon prétend que cinq jours de préavis donnent le temps à l’opinion publique de s’informer sur les causes de la grève. Quand on sait l’usage que le gouvernement fait tous les jours de la Radio et de la Télévision et, en particulier, la manière dont il a « informé » le pays sur la grève des mineurs, on comprend facilement ce que l’UNR appelle « informer l’opinion publique ».

Quant à prétendre que le Gouvernement est plus respectueux des libertés que l’était Léon Blum, c’est pure dérision ! Que le Gouvernement commence donc à rendre aux travailleurs la semaine de 40 heures que leur avait accordée Léon Blum en 1936.

Le docteur Guillon se félicite que le Gouvernement n’emploie pas l’armée contre les grévistes. Depuis quand a-t-on droit à des louanges quant on ne tue pas des innocents ?

Le docteur Guillon assimile la grève à une guerre. Sans parler de l’inquiétant abus de langage que constitue pareille identification, il est évident que, si guerre il y a, les responsabilités en incombent au Gouvernement dont la politique détériore sans cesse le niveau de vie des travailleurs. Quant aux belles leçons de morale sur les « conventions de la guerre », on comprendra qu’elles nous laissent assez froids, quand elles viennent d’un député qui soutient la politique de force de frappe et qui vote des milliards pour la fabrication des bombes atomiques.

 

 

le 04/01/2022 à 18:01

Source : Centre Presse

grève, droits, protestations, pouvoirs publics

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